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Pourquoi «le Hamas n'existe plus», selon Yoav Gallant

Yoav Gallant: «le hamas n'existe plus»
Le ministre israélien Yoav Gallant est au gouvernement depuis 2015. Il a eu cinq ministères différents pour obtenir celui de la Défense en décembre 2022.Image: www.imago-images.de

Un ministre israélien dit que «le Hamas n'existe plus»: ce que ça cache

Le ministre israélien de la Défense affirme que le Hamas est militairement vaincu. Sa déclaration pourrait marquer un changement de cap vers un cessez-le-feu.
11.09.2024, 13:31
Thomas Seibert, Istanbul / ch media
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Mardi, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré que le Hamas était vaincu militairement après onze mois de guerre. Des mots qui ont ravivé l'espoir d'un cessez-le-feu imminent à Gaza:

«En tant que formation militaire, le Hamas n'existe plus»

Selon les experts, sa déclaration augmente la pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour qu'il accepte un cessez-le-feu. Les médiateurs américains, égyptiens et qataris avaient annoncé une nouvelle proposition pour cette semaine, mais n'ont jusqu'à présent pas réussi à concilier les positions contradictoires.

Yoav Gallant, critique de Netanyahou au sein du cabinet israélien, a affirmé, lors d'une rencontre avec des journalistes internationaux à Tel Aviv, qu'il était favorable à un accord avec le Hamas pour libérer les otages israéliens restants. Un tel accord offrirait à Israël la condition stratégique pour changer la situation «sur tous les fronts». Il fait ici référence aux combats entre Israël et le Hezbollah au Liban. Actuellement, le Hamas mène une «guerre de guérilla», a précisé le ministre. L'armée israélienne poursuit «les terroristes et les dirigeants du Hamas».

Selon les médias, le gouvernement américain était déjà arrivé à la conclusion, il y a plusieurs semaines, que l'armée israélienne avait accompli tout ce qu'elle pouvait faire sur le plan militaire à Gaza. Au cours des neuf premiers mois de la guerre, les soldats israéliens auraient, selon des données militaires, tué ou capturé environ 14 000 membres du Hamas; cela représenterait plus de la moitié des 25 000 combattants que comptait le mouvement au début de la guerre. Les bombardements et les avancées israéliennes à Gaza ont en outre détruit des centres de commandement, des dépôts d'armes et d'autres éléments de l'infrastructure militaire du Hamas.

Les islamistes peuvent toujours contre-attaquer

Le chef du Hamas, Yahya Sinwar, se cacherait dans des bunkers dans la bande de Gaza et est pourchassé par Israël. Une partie de la population palestinienne de Gaza accuse le Hamas d'être en partie responsable des destructions et de la mort de dizaines de milliers de civils chez eux, pour avoir attaqué Israël le 7 octobre de l'année dernière.

Malgré cela, le Hamas et les petits groupes militants palestiniens de Gaza, comme le Jihad islamique, sont encore assez forts pour lancer des contre-attaques, même dans des zones déjà prises par Israël. Encore ce week-end, l'armée israélienne a demandé à la population civile de certaines parties du nord-ouest de Gaza de quitter à nouveau la région: les soldats voulaient y rechercher des combattants qui avaient tiré des roquettes sur Israël.

«Le Hamas existe toujours en tant que force rebelle capable de tuer de nombreux soldats»,
Gershon Baskin, un connaisseur israélien du Hamas et ancien négociateur, à CH Media.

Netanyahou a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne voulait pas mettre fin à la guerre tant que le Hamas ne serait pas complètement vaincu. Baskin soupçonne le Premier ministre israélien de vouloir également traquer et tuer Sinwar.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant veut imposer un autre scénario. Il soutient un plan du président américain Joe Biden qui prévoit, lors d’une première trêve de six semaines à Gaza, un échange d'otages israéliens et palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ainsi qu'un retrait partiel d'Israël de la bande de Gaza.

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Ces dernières semaines, Yoav Gallant n'a cessé de souligner qu'un accord sur les otages devait être prioritaire, mais qu'il ne parvenait pas à s'imposer au sein de la coalition gouvernementale, explique Kristof Kleemann, chef de projet à la Fondation Friedrich Naumann à Jérusalem. Avec ses déclarations, Yoav Gallant veut encore accentuer la pression.

Traduit et adapté par Noëline Flippe

Gaza après les bombes
Video: watson
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