L'armée israélienne a étendu ses attaques contre les groupes militants à la Cisjordanie. Selon des informations israéliennes, un raid aérien a détruit un centre de commandement des groupes Hamas et Jihad islamique (PIJ) sous la mosquée Al-Ansar dans le camp de réfugiés de Jénine dans la nuit de samedi à dimanche. Le Croissant rouge palestinien fait état d'au moins deux victimes et plusieurs blessés.
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Des membres du Hamas et du PIJ auraient utilisé l'endroit pour planifier une «attaque terroriste imminente», ont déclaré l'armée et le Shin Bet, le service israélien de renseignement. Ce bombardement alimente les craintes d'une nouvelle escalade de la violence en Cisjordanie occupée par Israël, en arrière-fond de la guerre à Gaza et à la frontière avec le Liban.
Mustafa Sheta, le directeur du centre culturel Freedom Theatre dans le camp de réfugiés de Jénine, a déclaré:
Néanmoins, toutes les écoles et de nombreux magasins seraient fermés et les gens resteraient chez eux à attendre.
Le camp abrite environ 14 000 personnes sur un demi-kilomètre carré. Mustafa Sheta dit:
Après que les terroristes du Hamas ont tué plus de 1400 personnes et enlevé plus de 200 otages il y a un peu plus de deux semaines, les forces de sécurité israéliennes multiplient elles aussi les raids en Cisjordanie.
Selon le ministère palestinien de la Santé, environ 90 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début de la guerre et plus de 700 ont été arrêtés, selon l'armée. Environ 500 d'entre eux appartiendraient au Hamas. L'initiative palestinienne pour les prisonniers Addameer parle de plus de 1000 arrestations.
«On s'inquiète énormément face à l'augmentation des interventions de l'armée et à la violence croissante des colons extrémistes», explique le directeur du théâtre Mustafa Sheta. Et de poursuivre:
Ceux qui attendent du président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, qu'il fasse contrepoids à la terreur du Hamas seront déçus. Sa cote avait déjà tellement baissé parmi la population que certains le surnomment ironiquement «le maire de Ramallah».
L'AP est souvent considérée comme corrompue et antidémocratique. Son travail de longue date avec Israël dans le cadre d'une coopération sécuritaire lui vaut de nombreuses critiques, notamment de la part des jeunes Palestiniens. Selon les sondages, environ 80% souhaitent la destitution de Mahmoud Abbas.
L'homme de 87 ans fait face à un dilemme: il ne veut ni perdre les aides importantes que lui octroie la communauté internationale ni s'opposer trop clairement à l'action du Hamas. D'après l'agence de presse Wafa, il a fallu à Mahmoud Abbas plus d'une semaine pour reprocher au groupe terroriste de mener des actions qui «ne représentaient pas le peuple palestinien». Avant de finir par retirer ses propos.
De plus, beaucoup remettent en question les capacités des autorités de sécurité de l'AP face à l'augmentation des attaques de colons armés, explique le directeur de la Coalition palestinienne pour la paix, Nidal Foqaha, au téléphone depuis Ramallah.
Depuis le 7 octobre, le nombre de Palestiniens tués par des colons est en hausse. La compétence de la police de l'AP ne se limite qu'à un cinquième environ de la Cisjordanie, de nombreux Palestiniens n'auraient donc personne en dehors de ces zones pour les protéger contre de telles attaques.
Les manifestations massives de la semaine dernière à Ramallah, Hébron, Bethléem et dans d'autres villes ne dénonceraient donc pas seulement les attaques aériennes israéliennes sur Gaza, mais aussi les dirigeants eux-mêmes. «La plupart des routes de Cisjordanie sont fermées aux Palestiniens depuis plus de deux semaines», explique Nidal Foqaha. Et d'ajouter:
Traduit et adapté par Valentine Zenker