International
Donald Trump

«Une épreuve d'endurance»: Il a volé avec Trump, il raconte

Un journaliste du Daily Telegraph a raconté ce que ça faisait de voler à bord d'Air Force One avec Donald Trump.
Le journaliste Rob Crilly a passé cinq jours à suivre Donald Trump à bord d'Air Force One, la semaine passée. Il a témoigné de cette expérience épuisante.image: ap/watson

«Une épreuve d'endurance»: il raconte son vol Air Force One avec Trump

Autorisé pour la première fois à monter à bord de l'avion présidentiel américain, Air Force One, pour couvrir un voyage de Donald Trump, le correspondant du Telegraph s'est fendu de quelques confidences sur cette expérience peu commune.
01.08.2025, 18:5701.08.2025, 18:57
Plus de «International»

Après avoir officié au Daily Mail, au Washington Examiner puis au Telegraph en tant que correspondant politique aux Etats-Unis, on peut dire de Rob Crilly que c'est un reporter chevronné. C'est toutefois la première fois que le journaliste était autorisé à monter à bord d'Air Force One, vendredi dernier, pour suivre un voyage de Donald Trump à l'étranger. L'Ecosse, en l'occurrence.

Une véritable «épreuve d'endurance», selon le journaliste de 52 ans, qu'il a raconté en détail dans un article. Mais surtout, l'occasion d'avoir un «aperçu extraordinaire de l'esprit de l'homme le plus puissant du monde».

Ce 25 juillet, ce ne sont donc pas moins de 13 journalistes qui ont suivi le président dans sa tournée écossaise. Pour rappel, à chaque fois qu'il vole à bord d'Air Force One, c'est tout un groupe de presse itinérant, mêlant équipe de télévision, journalistes de presse écrite, photographes et présentateur radio, qui le suit à tout moment.

Ce pool a une mission: transmettre les détails de la journée aux milliers de journalistes qui couvrent la Maison-Blanche à travers le monde. Et interroger le président lorsqu’il le veut bien ou lorsqu’il s’assoit avec un dirigeant étranger.

M&M's et tacos

Le pool de presse accède à sa cabine réservée par un escalier à l'arrière de l'appareil, situé quasiment à l'opposé des quartiers présidentiels. Les photos étant strictement prohibées, à l'exception des conférences, il faut imaginer une «classe affaire de base», décrit Rob Crilly.

U.S. President Donald Trump walks on board Air Force One on the way to New Jersey, U.S., July 4, 2025. REUTERS/Nathan Howard
Donald Trump dans la partie presse d'Air Force One, le 4 juillet dernier.Image: REUTERS

Des fauteuils de taille «convenable», qui ne s'inclinent que partiellement. Au mur, deux téléviseurs diffusent Fox News en direct. En revanche, pas d'accès au wifi. Le seul contact avec le monde est un téléphone connecté au standard de la Maison-Blanche, réservé aux urgences. Il permet aux journalistes d’alerter le monde entier en cas d'un détournement ou d'un problème de santé urgent, par exemple.

En attendant le décollage, les journalistes se voient offrir les célèbres paquets de M&M's, pêché-mignon de Trump, ornés du sceau présidentiel et de sa signature.

Et qu'est-ce qu'on trouve au menu pour le petit-déjeuner, à bord d'Air Force One?

«Des tacos garnis de chorizo, d'avocat et de fromage, accompagnés de salsa»

C'est «bon», juge Rob Crilly, même si le repas s'accompagne de la crainte constante que le président peut se pointer dans la cabine pour discuter. Ce ne sera pas le cas cette fois, et les journalistes peuvent avaler leur pitance sans être interrompus.

L'heure des questions

Au terme d'un voyage de cinq jours rythmé par les discussions avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le premier ministre Keir Starmer et les parties de golf, Donald Trump, «heureux et reposé», est disposé à répondre aux questions sur tout.

C'est sur le vol de retour à Washington qu'il se montrera le plus loquace. A 18h20 locales, alors qu'Air Force One reprend la route des airs vers les Etats-Unis, les téléviseurs à l'avant de la cabine s'allument pour afficher le sceau présidentiel sur fond rouge, blanc et bleu. C'est le signal: le président arrive pour causer. Après une attente «angoissante», Donald Trump apparaît.

Fidèle à son style, il décrit à grand renfort d'euphémismes la journée de la veille et sa discussion avec le premier ministre britannique. La séance de questions-réponses dure très exactement 32 minutes, avec plus de 37 questions.

U.S. President Donald Trump rspeaks to members of the media on board Air Force One en route from Scotland, Britain, to Joint Base Andrews, Maryland, U.S., July 29, 2025. REUTERS/Evelyn Hockstein
Rob Crilly (ici à droite) en train d'interviewer Donald Trump dans le pool press, le 29 juillet.Image: REUTERS

Ce qui frappe le journaliste? «En quatre ans de voyage avec Joe Biden, je n'ai jamais eu la chance de le croiser dans la cabine de presse», écrit-il. «Nous pouvions faire une sieste au-dessus de l'Atlantique, certains de ne rien manquer.»

Pas vraiment le style de son successeur: «En cinq jours, Donald Trump a transformé six événements en conférences de presse, répondant aux questions pendant 162 minutes, soit un peu moins de trois heures», constate Rob Crilly. Lequel reconnaît là «une stratégie médiatique extrêmement efficace».

«On peut poser toutes les questions qu'on veut, mais cela permet aussi au président de conserver un contrôle important»
Rob Crilly, correspondant du Telegraph

Ce jour-là, par exemple, le Wall Street Journal venait d'être été exclu du voyage, après la guerre judiciaire entre Donald Trumpe et Rupert Murdoch, son propriétaire, pour la façon dont le journal avait couvert sa relation avec Jeffrey Epstein.

En conclusion? «Voyager avec Donald Trump est une épreuve d'endurance et d'ingéniosité. S'il était resté plus longtemps, j'aurais peut-être été à court de questions», constate le correspondant.

Donald Trump ne lui a pas laissé le temps. Heureusement. Puisque, à l'issue de l'entretien, c'est un dîner de côtelettes d'agneau et d'asperges, gardé au chaud par l'équipage patient de la cabine, qui a attendu les courageux journalistes du pool presse.

L'extravagant cadeau à Donald Trump de la part du Qatar
1 / 16
L'extravagant cadeau à Donald Trump de la part du Qatar

La famille royale du Qatar a offert un jumbo jet Boeing 747-8 de luxe au président Donald Trump pour qu'il le rénove.

partager sur Facebookpartager sur X
Donald Trump triche-t-il au golf ?
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
Déjà cinq morts en Italie: le virus du Nil occidental inquiète
Un virus tropical transmis par des moustiques se propage en Italie, principalement au sud de Rome. Mais un décès a également été déploré près de la frontière suisse.
La province de Latina, au sud de Rome, est la plus touchée par le virus du Nil occidental. Et ce n'est pas un hasard: une grande partie de cette région, avec ses longues plages de sable et ses montagnes côtières caractéristiques, se situe sur une ancienne zone marécageuse. La province enregistre d'ailleurs trois des cinq décès survenus jusqu'à présent en Italie.
L’article