Corruption: la vice-première ministre albanaise suspendue
La vice-première ministre albanaise et ministre des Infrastructures, Belinda Balluku, a été suspendue jeudi de ses fonctions par une cour spéciale chargée des affaires de corruption. Elle a été inculpée dans un dossier d'octroi de marchés publics, a-t-on indiqué de source judiciaire.
Membre du Parti socialiste du Premier ministre Edi Rama, Belinda Balluku, 52 ans, est considérée comme une proche du chef du gouvernement.
A la suite d'une demande du Parquet spécial contre la corruption et le crime organisé, la Cour spéciale «a décidé de suspendre Mme Balluku de ses fonctions publiques (...) et de lui interdire de quitter le territoire de l'Albanie», explique le parquet dans un communiqué.
Ministre des Infrastructures et de l'Energie depuis 2019, elle a été inculpée de favoritisme dans des appels d'offres concernant la construction d'un tunnel long de 5,9 kilomètres sur une route dans le sud du pays, et celle d'un tronçon du périphérique de Tirana, selon le communiqué.
Lors d'une session parlementaire mercredi, la vice-première ministre a rejeté les accusations et déclaré qu'elle allait coopérer avec la justice.
Deux autres fonctionnaires du ministère des Infrastructures, inculpés dans le même dossier, ont été assignés à résidence.
D'autres politiques arrêtés
La lutte contre le crime organisé et la corruption est l'une des principales conditions à l'adhésion de l'Albanie à l'Union européenne.
Le maire de Tirana, Erion Veliaj, l'un des responsables du Parti socialiste, a été arrêté en février et mis en détention, soupçonné de corruption et de blanchiment d'argent.
Deux anciens ministres du cabinet de M. Rama, celui de la Santé et de l'Environnement sont également en détention, accusés de détournement de fond et d'abus de pouvoir.
L'ancien Premier ministre et président albanais de centre gauche, Ilir Meta, a été arrêté en octobre 2024, lui aussi accusé de corruption et de blanchiment d'argent. (ats)
