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Législatives 2022

Vous avez loupé les résultats des législatives françaises? Le récap'

Législatives 2022

Vous avez loupé les résultats des législatives françaises? Voici le récap'

Au lendemain des légistlatives françaises, le président Emmanuel Macron apparaît isolé et perdu au milieu d'un paysage politique chamboulé.
Au lendemain des légistlatives françaises, le président Emmanuel Macron apparaît isolé et perdu au milieu d'un paysage politique chamboulé.
Au lendemain des légistlatives françaises, le président Emmanuel Macron apparaît isolé et perdu au milieu d'un paysage politique chamboulé. Son camp n'a pas obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale, au profit de la gauche et de l'extrême droite.
20.06.2022, 07:1420.06.2022, 08:48
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A l'issue du second tour des élections législatives:

  • L'alliance Ensemble! du président remporte 245 sièges.
  • La coalition de la gauche Nupes et ses alliés, 137 sièges.
  • Le RN, qui réalise une percée historique, compte 89 sièges.

Le nouvel hémicycle comptera 37.3% de femmes, en recul par rapport à 2017 (39%).

Le chef de l'Etat a perdu dans les grandes largeurs la majorité absolue (établie à 289 sièges sur 577) qui, pendant cinq ans, avait voté tous ses projets pratiquement sans discuter. Il hérite à la place d'une Assemblée nationale, où, à défaut de majorité, vont siéger deux oppositions puissantes et résolument hostiles.

Sans surprise, ce scrutin, le 4e en deux mois après la présidentielle, a été boudé par les Français. Le taux d'abstention atteint près de 53.79%, en hausse d'un point par rapport au premier tour (52.49%), mais inférieur au record de 2017 (57.36%).

Analyse de cette situation délicate, ici!

Conséquence: deux mois après sa reconduction à l'Elysée, le mandat du président vacille déjà, ses projets de réforme, dont les retraites, aussi. Et la France avance politiquement en terre inconnue.

Symboles de la gifle reçue: les défaites de deux intimes de Macron et chefs de file de la «macronie» à l'Assemblée nationale, à savoir:

  • Le président Richard Ferrand, battu dans son fief du Finistère.
  • Le patron des députés LREM, Christophe Castaner dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Trois ministres, Amélie de Montchalin (transition écologique), Brigitte Bourguignon (santé) et Justine Benin (mer), ont également mordu la poussière.

«Il faudra faire preuve de beaucoup d'imagination» pour gouverner, a admis le ministre de l'économie Bruno Le Maire.

La cheffe du gouvernement menacée

Sur un ton plus volontaire, la première ministre Elisabeth Borne a promis de «travailler dès demain [lundi] à construire une majorité d'action. Il n'y a pas d'alternative». Celle qui a été élue de peu dans le Calvados a souligné que «cette situation inédite constitue un risque pour notre pays».

La cheffe du gouvernement, si elle se voit reconduite, va affronter immédiatement de fortes turbulences, alors que l'exécutif entend pousser avant les vacances d'été un projet de loi sur le pouvoir d'achat en pleine inflation.

Dès dimanche soir, le député LFI Eric Coquerel a estimé qu'Elisabeth Borne ne pouvait plus «continuer à être première ministre». Il a annoncé que l'opposition déposerait «une motion de censure» contre son gouvernement le 5 juillet.

Ce ne sera pas facile pour le président non plus

Pour Emmanuel Macron aussi, les prochains jours s'annoncent agités. Il va devoir manoeuvrer sur le front intérieur, avec un remaniement de son gouvernement, au moment même où il sera happé dans un tunnel d'obligations internationales (Conseil européen, G7, sommet de l'OTAN).

Jean-Luc Mélenchon, qui doit renoncer à son espoir d'être «élu premier ministre», mais gagne la direction de la gauche, s'est félicité d'une «déroute totale» du parti présidentiel. Il a annoncé que la Nupes allait «mettre le meilleur» d'elle-même «dans le combat» parlementaire.

Une surprise historique: le renforcement du RN

Ensemble! devra aussi composer avec un Rassemblement national nettement renforcé qui, avec 89 sièges, constitue la grande surprise de ce deuxième tour, après une campagne en retrait, effacée par le duel entre le camp Macron et la gauche. Le RN, qui ne comptait que huit députés élus en 2017, pourra former un groupe parlementaire pour la première fois depuis 1986, avec sans doute Marine Le Pen à sa tête.

«Nous incarnerons une opposition ferme, sans connivence, responsable», a annoncé l'ex-finaliste de la présidentielle, réélue dans le Pas-de-Calais.

Dernière surprise: le score républicain

Les Républicains (LR), qui représentaient la deuxième force dans l'Assemblée nationale sortante, conservent quelque 70 députés avec leurs alliés de l'UDI et des centristes, un chiffre quasi inespéré vu leur chute à la présidentielle. Leur position sera centrale dans l'Assemblée nationale, puisque le camp Macron aura besoin de voix pour atteindre la majorité absolue.

Le chef du parti Christian Jabob a affirmé que LR resterait «dans l'opposition», mais le maire LR de Meaux Jean-François Copé a appelé dimanche à un «pacte de gouvernement» avec Emmanuel Macron, estimant qu'«il appartient à la droite républicaine de sauver le pays».

Pour Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne, le second mandat d'Emmanuel Macron sera en tous cas «un quinquennat de négociations, de compromis parlementaires. Ce n'est plus Jupiter qui gouvernera, mais un président aux prises avec une absence de majorité». (mbr/ats)

Le clash opposant KT Gorique et Soumeya
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