Des centaines de manifestants se sont heurtés aux forces de l'ordre vendredi devant un site militaire à Mexico, en demandant justice dans l'affaire des 43 étudiants disparus. Aux cris d'«assassins», certains ont lancé des engins explosifs artisanaux à l'intérieur du camp militaire 1.
Des manifestants ont arraché des grilles et sont brièvement entrés dans l'enceinte militaire, lors de cette troisième journée de heurts après une manifestation mercredi devant l'ambassade d'Israël et un affrontement avec la police jeudi devant le parquet général.
Les policiers les ont repoussés avec des jets d'eau, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le matin même, le président Andrés Manuel López Obrador, qui a permis les nouvelles avancées dans l'enquête, avait condamné les violences.
Les étudiants ont disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 à Iguala, dans l'Etat de Guerrero (sud), où ils s'étaient rendus pour «réquisitionner» des autobus afin d'aller manifester à Mexico.
Selon l'enquête officielle en vigueur jusqu'à présent, les 43 jeunes ont été arrêtés par la police locale en collusion avec le gang Guerreros Unidos puis tués par balles et brûlés dans une décharge pour des raisons qui restent obscures. Seuls les restes de trois d'entre eux ont pu être identifiés.
Le président López Obrador a mis en place une «commission pour la vérité Ayotzinapa». Selon cette commission, les militaires mexicains ont une part de responsabilité dans ce crime, l'un des pires cas de violations des droits fondamentaux au Mexique, où l'on compte quelque 100 000 disparus.
L'ex-procureur général Jesús Murillo Karam a été arrêté après la publication du rapport de la commission à la mi-août. Il doit être jugé par un tribunal pénal pour la disparition de 43 étudiants.
Le Mexique demande à Israël l'extradition de Tomas Zeron, ex-chef de l'agence d'investigation criminelle à l'époque de l'ancien président Enrique Peña Nieto (2012-2018). Il est accusé d'avoir manipulé des preuves l'affaire. (sas/ats)