Ils sont (un peu) moins sous les projecteurs que les taxes douanières ou les raids brutaux du service de l’immigration, mais le ministre de la Santé en fait toujours sa plus urgente priorité: les colorants alimentaires synthétiques. Parmi les produits visés par Robert Kennedy Jr, on trouve notamment trois symboles extrêmement puissants de la food culture made in Amercia.
Les céréales Froot Loops (fabriqués par Kellog), interdits dans certains pays européens, notamment à cause de l’ADN de ses colorants, mais également les célèbres M&M’s et Skittles (propriété de Mars). Malgré la pression folle exercée par RFK Jr. depuis son entrée en fonction, ces trois stars opposent une forte résistance aux plans du ministre de la Santé.
C’est le New York Times qui le rappelle cette semaine, dans une enquête qui met néanmoins en lumière que de nombreux industriels ont déjà promis de se conformer aux nouvelles directives en 2027.
Si Robert Kennedy Jr. peut se targuer d’avoir réussi à faire plier quelques géants de l’industrie de l’agroalimentaire (en vrac: Nestlé, ConAgra, Kraft Heinz, General Mills, PepsiCo), les pieds au mur de Kellog et de Mars «constituent un obstacle majeur entre M. Kennedy et la possibilité de revendiquer une victoire totale», nous dit encore le quotidien new-yorkais.
Si la société Mars est aussi peu coopérative, c’est évidemment d’abord une question de coût. Et plusieurs parlementaires sont également de cet avis, dont Chuck Fleischmann, républicain du Tennessee, «dont la circonscription comprend une importante usine de M&M's», aime à préciser le NYT, qui avance l’argument que «les colorants de substitution pourraient coûter cinq à dix fois plus cher».
Mais c’est aussi le cerveau des consommateurs qu’il va falloir déprogrammer, car de nombreuses recherches pointent encore le fait que, pour un client lambda et particulièrement les enfants, plus les couleurs sont vives, plus le produit a de saveur, rappelle une nutritionniste citée par le New York Times.
Pour l’anecdote, parmi les clients friands d’aliments régressifs, on trouve notamment l’homme le plus puissant du monde: Donald Trump.
Non seulement le président américain se gave quotidiennement de junk food, mais il a aussi ses friandises préférées. Le hasard faisant souvent mal les choses, il se trouve que le milliardaire de Mar-a-Lago est particulièrement obsédé par... les M&M’s.
Dans un article paru le 8 mai dernier, le magazine Rolling Stone a affiché «l’addiction inconditionnelle» de Trump aux bonbons et autres petits chocolats, en citant notamment un «responsable de la Maison-Blanche».
Dans le lot? Tootsie Rolls, Reese's, Life Savers, Starburst, Hershey's, barres Mars, Milky Ways et, évidemment, M&M’s. Toujours selon cette source anonyme, «il arrive qu'un bol ou un panier de bonbons se trouve juste devant le Bureau ovale et il fait appel à ses proches pour les lui apporter dès qu'il en a envie». Oui, nous avons affaire à la version solide de sa fameuse obsession pour le Coke Light.
Et le président n’en a pas honte, bien au contraire. Pour lui, cette drogue remplace celle qu’il n’a jamais touché de sa vie: l’alcool. Au point qu’une fois en manque, dans son bureau, il lui arrive de hurler «apportez-moi l'alcool!», «apportez-moi mon alcool!», alors qu’il attend bêtement qu’on lui glisse une poignée de M&M’s dans la paume de la main.
Sous la pression du ministre de la Santé qu’il a lui-même nommé, Donald Trump risque-t-il de se détourner de ses petits chocolats préférés, s’ils doivent un jour s’afficher avec des couleurs pâlottes? Mystère!