Revigorée par les sondages, l'opposition des républicains, emmenée par Donald Trump, veut envoyer «un coup de semonce» à la majorité démocrate et s'emparer du Congrès lors des élections américaines de mi-mandat. Même si le camp au pouvoir n'a pas dit son dernier mot, les démocrates sont toutefois bien plus fébriles.
A 48 heures de législatives et scrutins locaux «décisifs» pour l'avenir de la «démocratie» aux Etats-Unis, selon les mots de Joe Biden et de l'ancien président Barack Obama, le parti conservateur républicain croit lui en ses chances d'une «vague géante» le 8 novembre.
C'est ce qu'a prédit samedi soir, en meeting dans l'Etat pivot de la Pennsylvanie (nord-est), l'ex-président Trump défait en 2020 et qui rêve d'une revanche à la présidentielle de 2024.
Un cacique républicain du Sénat, Rick Scott, a prédit une «grande nuit» mardi soir tandis que le gouverneur de Virginie (est) Glenn Youngkin a assuré, sur la chaîne ABC, que son parti républicain «proposait des solutions de bon sens» aux préoccupations des Américains, d'abord l'inflation et la criminalité. Confiants dans leur victoire grâce à des sondages et des donateurs qui les portent en tête, «cela va être un coup de semonce pour le président Biden», a lancé l'élu.
Alors que l'on redoute une vague de contestations par les plus conservateurs et proches de Donald Trump, la présidente du parti, Ronna McDaniel, s'est félicitée du «bon élan» républicain en vue de faire basculer le Congrès à droite mardi soir.
Depuis deux ans, les démocrates ont une courte majorité à la Chambre des représentants et une seule voix de majorité, celle de la vice-présidente Kamala Harris, au Sénat.
Les sondages, sujets à caution aux Etats-Unis et qui se sont souvent trompés, tablent sur une victoire nette à la Chambre des représentants pour les républicains, qui pourraient aussi reprendre le contrôle du Sénat.
En s'engageant à «respecter» les résultats, la cheffe républicaine, McDaniel, a contredit nombre de déclarations de candidats proches de leur champion Donald Trump, lequel n'a jamais reconnu avoir perdu la présidentielle de novembre 2020.
Kari Lake, qui veut être gouverneure en Arizona, a par exemple refusé de dire qu'elle respecterait un résultat en forme de défaite face à son adversaire démocrate, dans cet Etat divisé du sud des Etats-Unis. Dimanche, des médias locaux ont révélé que la républicaine, classée à l'extrême droite, avait reçu deux enveloppes contenant une poudre blanche «suspecte» sur laquelle le FBI enquête.
Même chose dans le Wisconsin (nord), où le sénateur républicain sortant, Ron Johnson, n'a pas dit qu'il s'inclinerait en cas de défaite face au démocrate Mandela Barnes.
D'après le camp démocrate et des analystes, il y aurait quelque 300 candidats républicains prêts à contester les résultats des élections nationales et locales mardi soir.
Après un samedi marathon de meetings démocrates et républicains en Pennsylvanie, Joe Biden, catholique et qui se veut le président des classes moyennes, a été dimanche à la messe dans son fief du Delaware avant d'aller en fin de journée en grande banlieue nord de New York pour soutenir la gouverneure démocrate de l'Etat, Kathy Hochul, en difficulté dans les sondages face à son challengeur républicain Lee Zeldin.
Samedi en Pennsylvanie, Joe Biden, 80 ans dans deux semaines, et le toujours charismatique et bon orateur Barack Obama ont exhorté lors de meetings de campagne leurs électeurs à défendre la «démocratie».
Face à eux, Donald Trump, 76 ans, a réclamé «une vague géante» républicaine afin de «sauver le rêve américain». Il a accusé les démocrates au pouvoir d'être des «communistes» et a promis de mettre un terme à la «destruction du pays».
«Nous allons conserver cette majorité», a lancé de son côté sur NBC l'élu démocrate de New York à la Chambre des représentants, Sean Maloney. (ats/jch)