Cancer (au pluriel), Parkinson, diabète, cécité, sans oublier les graves trucs à un stade avancé et tous les autres machins qui le condamnent à une mort plus ou moins certaine. Le vivier de rumeurs et de spéculations qui dansent autour de la mauvaise santé de Vladimir Poutine passionne toujours autant les foules (comprenez la communauté internationale, les médias, vous).
Plusieurs raisons à cela, mais la plus recevable (et probablement la plus naïve) consiste à croire très fort que si le patron du Kremlin disparaît «naturellement», la guerre en Ukraine disparaîtra avec lui. Comme par magie.
Jeudi, le grand patron de la CIA, William Burns, a décidé de tacler méchamment ce fantasme occidental, en rappelant qu'aucune preuve tangible n'avait confirmé jusqu'ici la mauvaise santé du président russe. Il précise aussi que ça peut être dangereux et contre-productif de parier sur la mort d'un ennemi en pleine guerre.
Le boss de la sécurité américaine n'est pas le seul à faire atterrir les rumeurs les plus folles concernant le bulletin de santé de celui qui s'apprête à fêter ses 70 ans. Londres, pas plus tard que dimanche dernier, avait aussi jugé bon de rester «un peu sérieux».
Alors que pour certains il devrait mourir d'un cancer foudroyant, depuis plusieurs années, on voit souvent de vieilles informations ressortir pour tenter de l'enterrer prématurément. Mais, malgré les enquêtes journalistiques longues comme la guerre et les diagnostics (toujours à distance) d'éminents médecins du monde entier (et parfois de Twitter), ces rumeurs restent proprement invérifiables.
Même chose du côté de sa santé mentale. Fou? Psychopathe? Mégalomane? Sénile? On n'en sait (toujours) rien. Mais, quelque part, ce sont des spéculations qui font le job: nous rassurer (un peu).
(fv)