De Paris, au Trocadéro ou au Zénith, à Marseille, en passant par Toulouse, les militants sont priés tout le week-end de faire beaucoup de bruit devant les caméras des chaînes d'information, pour tenter de réveiller des électeurs.
Les candidats à l'élection présidentielle française tentent en effet de rassembler les foules. Pas si simple alors que la guerre fait rage en Ukraine et que la crise sanitaire est toujours présente.
A gauche, où l'on s'écharpe depuis plusieurs jours sur le «vote utile», rebaptisé «vote vital» par Clémentine Autain, soutien de Jean-Luc Mélenchon (LFI), c'est la candidate socialiste Anne Hidalgo, toujours à la peine dans les sondages (moins de 4% des intentions de vote), qui ouvre le bal samedi à Toulouse.
Après un déplacement le matin pour rencontrer des associations dans le quartier populaire des Empalot, la maire de Paris, qui veut «ouvrir les yeux des électeurs» sur «le programme libéral» d'Emmanuel Macron, devait tenir dans l'après-midi son avant-dernier meeting de campagne, avant Paris début avril.
Lui succédera dimanche dans la ville rose Fabien Roussel, qui joue la carte du candidat «sympa» pour redonner un peu de couleurs au parti communiste (autour de 4% dans les sondages).
Ragaillardi par son bras de fer avec TotalEnergies, qu'il a accusé de «complicité de crimes de guerre en Ukraine», l'écologiste Yannick Jadot, autour de 6% dans les sondages, a choisi lui le Zenith de Paris pour organiser dimanche son premier grand meeting.
Mais c'est Jean-Luc Mélenchon, crédité d'entre 12.5 et 15% des voix selon les sondages, et qui rêve de créer la surprise en décrochant son billet pour le second tour, qui joue le plus gros ce dimanche sur la plage du Prado à Marseille.
Le candidat de l'Union populaire espère une nouvelle fois attirer les foules, comme le dimanche précédent à Paris. Sa marche parisienne de Bastille à République avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes.
L'autre candidat qui espère faire dimanche une «démonstration de force», c'est Eric Zemmour (Reconquête), qui compte réunir plusieurs dizaines de milliers de personnes au Trocadéro à Paris.
Distancé dans les sondages (et désormais sous la barre des 10% dans certaines enquêtes), le candidat d'extrême droite y abat une de ses dernières cartes, comme Nicolas Sarkozy en 2012, puis François Fillon en 2017.
Celle qui le devance désormais largement à l'extrême droite et semble tenir la corde pour la deuxième place qualificative (en tutoyant les 20% dans les sondages), Marine Le Pen (RN), a choisi comme souvent une contre-programmation en se rendant samedi et dimanche en Guadeloupe, pour la première fois depuis qu'elle préside le RN, là où son père n'avait jamais pu aller.
Portée par des scores inégalés en Outre-mer à la présidentielle de 2017 puis aux européennes de 2019, la candidate continue à jouer la carte de la proximité. Elle ne tiendra pas de meeting mais visitera une usine d'eau potable, un marché et rencontrera des pompiers.
Et dimanche midi, magie de la télévision, elle sera sur France 3, juste avant le grand favori des sondages (un peu en dessous des 30%), le président sortant Emmanuel Macron. Mais pour une possible confrontation directe entre les deux finalistes de 2017, il faudra encore attendre le verdict des urnes et le second tour.
Le candidat LREM à sa réélection attendra lui lundi pour s'offrir un déplacement de campagne, à Dijon sur des thèmes sociaux.
Les frustrés du débat pourront se reporter sur le duel des lieutenants, dimanche à vingt heures sur TF1, entre Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, et de plus en plus d'Emmanuel Macron, et le président par intérim du RN Jordan Bardella.
La candidate LR Valérie Pécresse, astreinte à poursuivre sa campagne «à distance» après avoir contracté le Covid-19, a dû annuler son déplacement samedi dans les Bouches-du-Rhône et ses partisans devront se contenter d'une réunion sur zoom dimanche. (ats/myrt)