«Extraordinaire!». Les mots ont jailli de la bouche de l'avocat Andrew Green, lundi matin. Il est vrai que l'absence du prince Harry, qui a lui-même intenté ce procès pour «collecte illégale d'informations», pouvait sembler... quelque peu incongrue.
Le prince californien avait cependant une «bonne» excuse: selon son avocat, il était trop occupé à célébrer le deuxième anniversaire de sa fille, la princesse Lilibet, en Californie, pour pouvoir arriver à l'heure. Il a sauté dans l'avion pendant la nuit, jure Me David Sherborne.
Une absence qui n'a pas manqué de «frustrer» le juge et les avocats, selon le chroniqueur judiciaire du Telegraph. «Je dois le contre-interroger sur 33 articles… et cela ne peut pas se faire en un jour», a fustigé Andrew Green, avocat de l'éditeur du Mirror.
Le juge saisi de l'affaire, Timothy Fancourt, n'a pas fait mystère non plus qu'il était «un peu surpris» - ce qui laisse augurer des échanges tendus avec Harry dans les jours prochains.
C'est donc en l'absence du principal concerné que s'est ouvert le procès qui l'oppose à l'éditeur du Daily Mirror. Le prince accuse le groupe de presse d'avoir piraté illégalement sa messagerie téléphonique privée entre 1996 et 2010, et eu recours aux services d'«au moins 30 détectives privés». En guise de preuve: 33 articles de presse à son sujet, qui constituent la base de son accusation.
«Les articles sur la vie privée du prince faisaient vendre», a souligné son avocat, citant une Une exclusive sur la mononucléose du prince quand il était petit, une dispute avec son frère William ou encore sa relation avec une ancienne petite amie, Chelsy Davy.
Selon David Sherborne, le torrent d'histoires sur leur relation aurait «finalement conduit» Chelsy Davy à décider que la vie royale n'était pas pour elle, ce qui était «incroyablement bouleversant» pour jeune Harry de l'époque.
Des accusations balayées par l'avocat du groupe Mirror Group Newspapers (MGN), Andrew Green. Le groupe a toutefois reconnu dans ses conclusions écrites «quelques preuves» de collecte illégale d'informations, pour lesquelles il a présenté des excuses écrites «sans réserves». Il a également promis que cette situation ne se reproduirait «jamais».
Le duc de Sussex devrait témoigner mardi. Ce sera alors la toute première apparition d'un membre de la famille royale à la barre, depuis celle du futur Edouard VII en 1890, pour un procès en diffamation. Si tant est qu'il daigne se présenter.