Mercredi 5 octobre, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+), menés par l'Arabie Saoudite, ont décidé de réduire drastiquement leur production de pétrole. Une décision qui risque de faire grimper de manière significative le prix du carburant, mais aussi de froisser le clan Biden.
L'Opep+ et leurs dix partenaires conduits par la Russie, ont convenu d'une baisse de deux millions de barils par jour pour le mois de novembre, a annoncé l'alliance dans un communiqué. Un chiffre qui représente 2% de la demande mondiale, la plus forte baisse depuis avril 2020, souligne Le Monde.
Cette mesure va probablement «doper les prix», a souligné Srijan Katyal, de la société de courtage ADSS. Une décision qui va donc à l'encontre des efforts des Occidentaux pour enrayer la flambée des coûts de l'énergie pesant sur la croissance mondiale.
Une telle annonce «ne sera pas bien accueillie par la Maison Blanche à l'approche des élections de mi-mandat du mois prochain», avait averti, avant la réunion, Tamas Varga, chez PV Energy. Le président américain Joe Biden s'échine depuis des mois à tenter d'endiguer l'envolée des prix qui érode le pouvoir d'achat des ménages.
La veille, la porte-parole Karine Jean-Pierre avait décliné tout commentaire prématuré, tout en rappelant que Washington «continue à prendre des mesures pour protéger les consommateurs américains (...) et s'assurer d'une offre suffisante pour répondre à la demande».
Interrogé sur la réaction à attendre de Washington, le ministre émirati de l'Energie, Souhail ben Mohammed Al-Mazrouei, avait botté en touche, affirmant qu'il s'agissait d'une «organisation technique» ne se mêlant pas d'enjeux politiques. Le Kremlin estime quant à lui que la baisse de production de l'Opep+ «stabilisera le marché pétrolier».
Une nette baisse des volumes de brut arrange Moscou, «et pourrait donc être perçue comme une nouvelle escalade des tensions géopolitiques», commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote. (ats/sia)