En déroulant un tapis de faux billets géants de 500 euros sur l'autel où le pape François célébrera la messe la semaine prochaine, l'artiste portugais Bordalo II a relancé une polémique sur la participation des pouvoirs publics aux coûts de l'organisation des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
Discover the Walk of Shame extended for the Pope in Portugal by artist Bordalo II to protest against the amount spent to organize the Pope's visit for World Youth Day on August 1-6 2023.#walkofshamepope #habemuspasta #popevisitportugal #portugalnews #worldyouthday2023 pic.twitter.com/ivcwcYSGYD
— Portugal Business News (@PortugalBusines) July 28, 2023
L'intervention délibérément provocatrice intitulée «Marche de la honte» a été réalisée vendredi pour critiquer le fait qu'un Etat laïc dépense de l'argent pour «sponsoriser la tournée de la multinationale italienne» alors que de «nombreuses personnes luttent pour conserver leur logement, leur emploi et leur dignité», a expliqué l'artiste sur les réseaux sociaux.
«Je me sens victime d'une injustice en tant que citoyen, comme beaucoup d'entre nous. En tant qu'artiste j'ai la possibilité de transmettre cela et de donner ma voix aux personnes qui partagent cette même frustration et tristesse», a-t-il ajouté.
La capitale portugaise se prépare à accueillir un million de jeunes catholiques venus du monde entier pour participer aux JMJ avec le pape, qui s'y rendra du 2 au 6 août.
La question du financement public de ce rassemblement, en particulier la construction de l'autel-podium sur le site d'une ancienne décharge en bordure du fleuve Tage, située dans la banlieue nord-ouest de Lisbonne, avait déjà suscité une vive polémique en début d'année.
L'Eglise portugaise avait alors été contrainte de revoir son projet à la baisse et le coût de l'autel est passé de 4,2 millions à un peu moins de trois millions d'euros.
Au total, la facture de cette grande fête catholique est estimée à quelque 160 millions d'euros, dont environ la moitié est prise en charge par l'Eglise, le reste est financé par le gouvernement et les trois mairies concernées (Lisbonne, Loures et Oeiras).
D'après une étude commandée par les organisateurs et réalisée par le cabinet PwC avec l'Institut supérieur d'économie et gestion (Iseg) de l'Université de Lisbonne, l'événement aura des retombées économiques estimées entre «411 et 564 millions d'euros».
Les commerçants de la région de Lisbonne comptent sur l'afflux de pèlerins pour doper leurs chiffres d'affaires. «On attend beaucoup de cet événement, ça va être fantastique pour Lisbonne et le Portugal!», se réjouit Fernando Santos, 49 ans, gérant d'une pâtisserie lisboète qui vend des biscuits décorés d'une photo du pape comestible. (baf/ats)