Cette manoeuvre procédurale, très rarement utilisée dans l'histoire parlementaire américaine, est une réponse à l'adoption samedi par le congrès des Etats-Unis d'Amérique d'un budget provisoire pour l'administration. De nombreux conservateurs s'y opposaient, parmi lesquels l'élu de Floride de 41 ans.
Une épreuve de force s'annonce ces prochains jours à la chambre des représentants. Mais Kevin McCarthy est prêt: «Vas-y!», a d'ailleurs immédiatement répliqué sur le ton du défi le président de la Chambre sur le réseau social X (ex-Twitter). Après tout, cette initiative fratricide était attendue: Kevin McCarthy avait dit samedi être conscient qu'il risquait son siège. «Vous savez quoi, si je dois risquer mon poste pour défendre le peuple américain, je le ferai», avait-il assuré.
La réponse de Matt Gaetz a fusé, rapide:
Farouchement pro-Trump, Matt Gaetz accuse Kevin McCarthy d'avoir notamment conclu un «accord secret» avec le président américain Joe Biden sur une possible enveloppe pour l'Ukraine, au milieu de tractations budgétaires.
Or, l'aile droite du parti républicain s'oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Ce groupe dispose d'un veto de fait à la chambre des représentants sur un grand nombre de dossiers compte tenu de la très fine majorité républicaine dans cette institution.
Désormais, pour être adoptée, cette motion nécessite un vote à la majorité à la chambre des représentants. Afin de conserver son siège, le président républicain de la chambre pourrait devoir s'appuyer sur les voix de démocrates. Or, chez ces derniers, rien n'est décidé. Des discussions sont en cours à l'échelle du parti de Joe Biden pour décider si Kevin McCarthy mérite ou non d'être sauvé. (mbr/ats)