Dans la nuit de mardi à mercredi, des drones ukrainiens ont mené la plus vaste attaque jamais réalisée sur des cibles militaires en Russie. Selon les sources, deux à six avions de transport Ilyushin 76 et un bombardier Tupolev Tu-22 ont été détruits ou endommagés sur l'aéroport de Pskov.
L'agence de presse étatique Tass, qui a tendance à sous-estimer les pertes russes, a fait état de quatre IL-76 endommagés.
Des vidéos de caméras de surveillance montrent qu'un site de production du fabricant de microélectronique Kremniy EL a été touché presque simultanément près de Briansk. Kremniy fabrique entre autres des pièces pour l'unité de défense antiaérienne Pantsir et le système de missiles Iskander.
A much better quality video of 2 burned down IL-76 military transport planes at the airfield attacked by Ukrainian drones in Pskov during the night. These drones are taking off from within Russia, just several kilometers away from their targets. 4x IL-76 and 1x Tu-22 destroyed. pic.twitter.com/jhoVH5N0Jg
— Igor Sushko (@igorsushko) August 30, 2023
👉 Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine 👈
On ne sait pas dans quelle mesure l'usine a été endommagée. Selon les informations du Guardian, des drones ukrainiens auraient également touché des cibles militaires à Kalouga, Moscou, Orel et Riazan. Ces informations sont indirectement confirmées par un porte-parole du Kremlin, qui a annoncé que la défense antiaérienne russe avait éliminé des drones ennemis à six endroits différents.
On ne sait pas d'où ils ont décollé. L'aéroport de Pskov se trouve en ligne directe à 700 kilomètres de l'Ukraine. Sans l'aide occidentale, l'Ukraine ne serait pas en mesure de lancer des attaques de drones sur une telle distance, a affirmé une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Il néglige toutefois la possibilité que les drones aient pu décoller du territoire russe. Du côté ukrainien, il n'y a jamais eu de prise de position officielle sur la conduite de telles missions.
En janvier, le groupe d'armement public Ukroboronprom a toutefois annoncé qu'il était en mesure de produire des drones d'une portée de 1000 kilomètres. Pour atteindre l'objectif d'intervention à Pskov, de tels drones auraient cependant dû survoler le territoire biélorusse sur 500 kilomètres. On suppose donc que les drones se sont élevés depuis le sol russe.
Il est possible que l'attaque ait été menée par des drones australiens bon marché. Ce qui est connu et confirmé, c'est que le groupe d'armement SYPAQ a livré à l'Ukraine des centaines d'appareils de type Corvo PPDS UAV. PPDS signifie Precision Payload Delivery System. En français: système de transport de charge de précision.
Souvent décrits à tort comme des «drones en carton», ces objets volants d'apparence rudimentaire, fabriqués à partir de plaques de mousse dure, peuvent transporter jusqu'à 6 kg de charge sur une distance de 80 kilomètres. Avec seulement 3 kg de charge, ils peuvent même parcourir 200 kilomètres.
Ils atteignent une vitesse de 60 km/h et sont difficilement détectables par les radars en raison de leur construction. Le fuselage et les ailes sont maintenus par de simples bandes de caoutchouc. Ils se dirigent de manière autonome vers leur destination par GPS, après une saisie via un smartphone ou une tablette.
Officiellement, l'Ukraine n'a jamais confirmé le succès de l'utilisation des «drones cartons». Selon Aerotime Hub, ils ont été mentionnés pour la première fois par le blogueur militaire russe Fighterbomber le 27 août 2023. Ce jour-là, le Kyiv Post a annoncé la destruction de quatre Sukhois Su-30, d'un MiG-29, de deux lance-roquettes d'un système de défense antiaérienne Pantsir et du radar d'un système de défense antiaérienne S-300 à l'aéroport de Koursk par une nuée de 12 drones. Cet aéroport se trouve à environ 90 kilomètres de la frontière ukrainienne.
Des sources russes contredisent cette version. Tous les drones survolant Koursk auraient été mis hors d'état de nuire par la défense antiaérienne.
Depuis, le Welt et le Kyiv Post ont continué à entretenir le mythe des «drones en carton». L'idée que du matériel de guerre d'une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars a été détruit à la manière de MacGyver avec une technique de bricolage est trop séduisante. Le Kyiv Post reconnaît toutefois qu'il n'existe pas encore de preuves tangibles.
Traduit et adapté par Noëline Flippe