La Russie veut créer son propre tribunal pour juger les crimes de guerre
Alors que l'Ukraine a tenu mi-mai son premier procès pour crimes de guerre, un peu plus de deux mois après, la Russie riposte. Cette dernière entend désormais instaurer son propre tribunal pour trancher sur les «crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité», commis en Ukraine.
C'est ce qu'a affirmé dans un entretien publié lundi 25 juillet dans la Rossiïskaïa Gazeta Aleksandr Bastrykin, président du Comité d’enquête de la Fédération de Russie. Il s'agit d'une division spéciale du ministère de la Justice créé en 2007 par le Kremlin afin d'instruire les affaires les plus sensibles du pays.
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Si le juriste a annoncé que l'instance serait internationale, elle devrait, cependant, être mise en place sans la participation de «l’Occident» ni même de l'Organisation des nations unies (ONU):
Aleksandr Bastrykin, qui a précisé se baser sur des enquêtes préliminaires russes, a accusé 220 personnes de crime de guerre, parmi lesquelles figurent «des représentants du haut commandement des Forces armées ukrainiennes, ainsi que des commandants d'unités militaires qui ont tiré sur des civils». Alors qui pour les juger?
Jugement par des alliés russes
Comme l'indique le Courrier international, qui a également relayé la nouvelle, Aleksandr Bastrykin a appelé à la création d'un tribunal où coopéreraient les alliés et partenaires de la Russie. A savoir:
- La Communauté des États indépendants (composée des anciennes républiques de l'URSS).
- L'Organisation du traité de sécurité collective (qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan).
- Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
- L'Organisation de coopération de Shanghai (regroupant, outre la Russie, plusieurs pays d'Asie centrale et du sud, ainsi que la Chine).
A noter que tout au long de l'entretien, le juriste russe n'a jamais fait état des éventuels crimes de guerre dont la Russie est accusée par l'Ukraine et l'Occident depuis le début la guerre, il y a bientôt cinq mois. (mndl)
