Le président russe Vladimir Poutine et son ministre de la Défense Sergueï Choïgou ont annoncé, mercredi, lors de deux allocutions séparées, une «mobilisation partielle» des Russes en âge de combattre.
Tout d'abord, il est utile de se demander en quoi consiste une mobilisation partielle. L'agence de presse Reuters fournit des exemples concrets:
Moscou va mobiliser 300 000 réservistes, a annoncé Sergueï Choïgou, prévenant que cela ne représentait qu'une partie infime du nombre de gens mobilisables dans le pays.
«Le décret sur la mobilisation partielle est signé» et entrera en vigueur ce mercredi, a ajouté le président russe.
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Bien que les chiffres diffèrent beaucoup d'une source à l'autre, on sait que la Russie a perdu beaucoup d'hommes depuis le début du conflit. La mobilisation partielle vise donc avant tout à renforcer ses troupes en Ukraine.
Des rumeurs sur une mobilisation générale courraient par ailleurs ces derniers temps. Poutine a par ailleurs souligné que «nous ne parlons que de mobilisation partielle».
Sergueï Choïgou a expliqué que «la mobilisation est nécessaire pour contrôler la ligne de contact de 1000 kilomètres, ainsi que les territoires libérés», a rapporté l'agence de presse RIA Novosti.
Plus largement, le Kremlin a fait référence à la «menace» représentée par «le régime nazi de Kiev» et l'Occident pour justifier cette annonce. «Le but de l'Ouest est d'affaiblir, de diviser et de détruire la Russie», a lancé le président russe, qui a également fait allusion aux armes nucléaires:
Selon plusieurs observateurs, la décision du Kremlin ouvre la voie à une escalade majeure dans le conflit en Ukraine.
Côté ukrainien, on parle d'une «mesure prévisible». «Cette décision s'avérera extrêmement impopulaire et souligne que la guerre ne se déroule pas selon le plan de Moscou», a déclaré à Reuters Mykhaïlo Podoliak, conseiller présidentiel ukrainien.
Dans un message adressé à l'agence de presse, Podoliak a dit que le président russe Vladimir Poutine tentait de rejeter sur l'Ouest la responsabilité du déclenchement d'une «guerre non provoquée» et de la détérioration de la situation économique de la Russie.
«Des référendums simulacres et une mobilisation sont des signes de faiblesse, de l'échec russe», a déclaré de son côté l'ambassadrice américaine en Ukraine Bridget Brink, tout en assurant que son pays allait continuer à «soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra».
Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, s'est exprimé de manière similaire, en affirmant que le discours de Poutine est «aveu d'échec de son invasion». (ats/asi)