Ukraine: Les Russes préparent les réacteurs de Zaporijia

Les troupes russes occupent la centrale nucléaire de Zaporijia depuis mars 2022.Image: EPA

«Sinistre»: les Russes préparent les réacteurs de Zaporijia au combat

Des images satellites montrent que les forces qui occupent la plus grande centrale nucléaire d'Europe ont établi des positions de combat avec des sacs de sable sur les toits de plusieurs réacteurs.

Dans une scène du film d'action Broken Arrow (1996), John Travolta et son acolyte poursuivent une jeep transportant une bombe atomique. Quand le deuxième commence à tirer sur le véhicule, le premier lui siffle, visiblement irrité: «Pourrais-tu éviter de tirer sur les armes thermonucléaires?»

Une question rhétorique que les forces russes qui occupent la centrale nucléaire de Zaporijia ne se sont visiblement pas posée: des images satellites partagées jeudi par le ministère britannique de la Défense montrent que les soldats ont établi des positions de combat avec des sacs de sable sur les toits de plusieurs réacteurs de l'installation.

Image: Ministère britannique de la Défense

Ce n'est pas la première fois que la centrale de Zaporijia, la plus puissante d'Europe, se retrouve sous tension. Occupée par les Russes le 4 mars 2022, soit quelques jours seulement après le début de l'invasion, elle a été ciblée à plusieurs reprises.

👉 Suivez l'évolution de la guerre en Ukraine en direct 👈

Au cours de la dernière année, l'installation a été endommagée par les combats, occupée, bombardée et annexée, liste l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Des coupures totales de courant dues aux frappes russes ont également affecté la sécurité de la centrale à plusieurs reprises.

«Une étape sinistre»

Pourtant, les sacs de sable repérés par le renseignement britannique marquent une étape supplémentaire, selon Londres:

«Il s'agit de la première indication de l'intégration des bâtiments des réacteurs dans la planification tactique de la défense»

La Russie a «probablement» bâti ces positions, car elle craint la nouvelle contre-offensive ukrainienne, qui devrait débuter à tout moment, commente encore le ministère. Et d'ajouter: «Cette décision augmente les risques d'endommagement des systèmes de sécurité de la centrale si des combats ont lieu à proximité».

Une préoccupation partagée par le Conflict and Environment Observatory, association qui étudie l'impact environnemental des guerres, qui commente:

«Une autre étape sinistre dans la militarisation sans précédent d'une centrale nucléaire en cas de conflit»

Le ministère britannique de la Défense tient pourtant à rassurer: «Il est peu probable que les réacteurs subissent des dommages catastrophiques directs, car les structures sont très fortement renforcées». (asi)