Andreï Medvedev a franchi la frontière russo-norvégienne le 13 janvier après avoir traversé la toundra russe avec une fausse carte de presse. C'est en tout cas de cette manière qu'il raconte sa propre histoire.
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Dans une nouvelle interview accordée à l'agence de presse Reuters, le jeune homme de 26 ans donne maintenant plus de détails sur ses activités et ses combats en Ukraine, sa vie et ce qu'il veut changer à l'avenir. Comme lors de son interview avec la chaîne américaine CNN, les déclarations du Russe ne sont pas vérifiées.
Lorsqu'on lui demande comment le groupe Wagner aborde les combats, il répond:
Andreï Medvedev occupait un poste de cadre inférieur. Il a toutefois refusé de commenter ce qu'il avait fait lors de ses combats en Ukraine.
Au début, il raconte qu'il avait dix hommes sous ses ordres. Mais ce nombre était extrêmement volatil:
Selon lui, on avait probablement promis beaucoup d'argent aux familles si leurs maris étaient tués à la guerre. Mais en réalité, personne ne voulait payer autant d'argent: les morts ont donc simplement été déclarés disparus.
Après seulement six jours, Andreï Medvedev s'est rendu compte qu'il ne voulait pas continuer, car les troupes n'étaient que de la chair à canon.
Interrogé par le journaliste Anderson Cooper, Andreï Medvedev a déclaré à CNN que le groupe Wagner n'hésitait pas à exécuter leur propre peuple s'ils désobéissaient aux ordres: «De tels cas se sont produits régulièrement. Il s'agissait de convaincre les nouvelles recrues de continuer à se battre, même si elles avaient des scrupules. Alors, ils ont rassemblé ceux qui ne voulaient pas se battre et les ont abattus devant les nouveaux venus.» Les nouveaux arrivants devaient chacun creuser des tranchées dans lesquelles les cadavres étaient déposés.
L'ex-mercenaire avoue toutefois vouloir «se débarrasser de quelque chose» sur la chaîne américaine. Il explique: «Vous savez, j'ai vu du courage des deux côtés. Du côté ukrainien et du côté de nos gars. C'est important de le dire.»
Il veut désormais raconter son histoire afin que le président russe Vladimir Poutine et le fondateur de Wagner, Evgueni Prigojine, soient traduits en justice. Il appelle d'ailleurs ce dernier «le diable». Il prédit également qu'un jour, la propagande en Russie cessera de fonctionner et que le peuple se soulèvera.
Andreï Medvedev souligne à plusieurs reprises auprès des journalistes de l'agence britannique Reuters qu'il est désolé pour les combats en Ukraine:
Le jeune homme de 26 ans explique qu'il a finalement réalisé qu'il n'était «pas cette personne». Il a commis des erreurs et il y a des moments dans sa vie «que les gens n'aiment pas», par exemple son service dans les rangs du groupe Wagner. Mais «personne ne naît intelligent», a-t-il déclaré.
Mais qui est Andreï Medvedev? Il raconte qu'il est né à Tomsk, grande ville sibérienne d'environ un demi-million d'habitants située au nord de Novossibirsk. Il aurait grandi dans un orphelinat dès l'âge de douze ans après la mort de sa mère et la disparition de son père.
Six ans plus tard, il a été enrôlé pour la première fois par l'armée russe. En 2014, à l'âge de 18 ans, il a fait sa première expérience de guerre dans le Donbass et a servi dans la 31e brigade aéroportée.
Le jeune homme de 26 ans explique qu'il a ensuite purgé plusieurs peines de prison en Russie, dont une pour vol à main armée. C'est lors de sa dernière remise en liberté qu'il a décidé de rejoindre le groupe Wagner en juillet 2022, et ce afin d'éviter un enrôlement forcé.
Pour un salaire mensuel d'environ 3500 dollars américains, il aurait ensuite été en mission en Ukraine. Il aurait également combattu à proximité de Bakhmout — cette localité du Donbass fait l'objet d'une lutte d'usure acharnée depuis des semaines. A la fin du contrat, il a pris la fuite, car on lui avait déjà annoncé qu'il devrait se battre plus longtemps.
Après avoir réussi à s'enfuir en Norvège, le jeune homme de 26 ans se dit désormais «purifié». Il souhaitait parler ouvertement de son expérience de la guerre et veut contribuer à punir les responsables des crimes en Ukraine.
Il a demandé l'asile dans le pays scandinave et est actuellement interrogé par la justice norvégienne. (con)