Ces derniers jours, plusieurs localités situées en Russie et dans les territoires annexés d'Ukraine ont été frappées par une impressionnante série d'explosions. Selon les autorités locales, il s'agit d'attaques de drones menées par Kiev, qui n'a jamais revendiqué ces agissements.
La cible est toujours la même: les réserves russes de carburant. La raffinerie d'Ilsky, dans la région de Krasnodar, a été secouée par des explosions deux jours de suite, vendredi et jeudi. Le même jour, un drone aurait pris pour cible une raffinerie dans la région de Rostov, trois jours après le déraillement d'un train transportant du carburant dans la région de Briansk. Le 3 mai, un incendie s'est déclaré dans un dépôt de carburant à Volna, du côté russe du détroit de Kertch, près du pont de Crimée, tandis qu'un autre dépôt de pétrole a pris feu à Sébastopol, en Crimée, le 29 avril.
Cela fait six attaques présumées en six jours. Personne n'a encore revendiqué la responsabilité de ces incidents, mais leur fréquence et leur cible font penser à des actes de sabotage. C'est ce qu'affirment à demi-mot les services de renseignement britanniques, ce jeudi. Ces explosions font suite «à une série de sites de stockage de carburant russes endommagés depuis le début de l'année», notent-ils dans leur rapport quotidien sur la guerre, diffusé jeudi. Et d'ajouter:
Les services secrets britanniques voient dans ces actes une stratégie de «perturbation du réseau de stockage et de distribution de carburant russe». Cela «obligera probablement la Russie à ajuster ses opérations de ravitaillement en carburant militaire afin d'atténuer les incidents», poursuivent-ils.
Pour ce faire, les Russes pourraient déployer des mesures de protection supplémentaires sur les sites de stockage de combustible, comme il a déjà été observé: des systèmes de missiles Pantsir ont par exemple été déployés pour protéger l'importante raffinerie de Touapsé, visée à la fin du mois de février.
Une autre solution consisterait à s'appuyer sur des infrastructures situées dans des régions moins menacées, notent encore les services de renseignement britanniques.
Les services secrets britanniques ne le disent pas, mais leurs considérations laissent supposer que Kiev se trouve derrière ces explosions. Une chose est sûre, elles ne sont pas dans l'intérêt de Moscou. De plus, cela fait maintenant un moment que l'Ukraine est soupçonnée de mener des attaques de drones en Russie et dans les territoires annexés, notamment en Crimée. La baie de Sébastopol, qui abrite la flotte de la mer Noire, ainsi que plusieurs bases aériennes, a été ciblée à plusieurs reprises.