Une nouvelle onde de choc a secoué le monde dimanche: Vladimir Poutine mettait en alerte son chef d'état-major d'activer les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat. Les sanctions énoncées par l'Union européenne (UE) n'ont pas plu au roi du Kremlin, prêt à répondre par la force.
«Ces forces de dissuasion de l’armée russe qu’évoque Vladimir Poutine sont bien l’ensemble des dispositifs d’armes nucléaires que possède la Russie», explique Jean-Marie Collin, expert en désarmement nucléaire dans les colonnes du 20 minutes français.
La Russie a modernisé son arsenal nucléaire ces dix dernières années. C'est même le plus grand du monde, devant les Etats-Unis. Comme le révèlent d'autres experts sur BFM TV, ce sont plus de 6000 ogives que détient la nation de Poutine. Aussi, pour être précis, il faut trier entre les ogives qui ne sont pas opérationnelles, qui sont en réserve, en fin de service ou encore qui vont être démantelées. Après ce grand tri, la Russie posséderait plus de 1600 ogives «déployées», donc opérationnelles. Et ça fait beaucoup:
Vladimir Poutine a investi massivement. Il a lui-même présenté ces armes ces dernières années, tout spécialement celui qu'on surnomme le «Satan 2», le plus gros missile nucléaire intercontinental jamais conçu. Un missile capable de frapper à plus de 10 000 kilomètres et raser un territoire grand comme la France ou le Texas, selon les propos des autorités et médias russes.
D'après l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), les Russes besognent sur de nouveaux engins: des missiles d'un nouveau type, volant à basse altitude, à une vitesse très élevée et guidés en vol. Des objets d'un nouveau genre et difficiles à tracer pour les adversaires. Ce sont des armes extrêmement puissantes.
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Pour Jean-Marie Collin, c'est la première fois que «la menace nucléaire est aussi tendue». Il faut remonter à la crise des missiles de Cuba en octobre 1962.
Ce qui est certain - et déstabilisant -, c'est que Vladimir Poutine possède un arsenal prêt à l'emploi. Mais pour beaucoup d'observateurs, le président russe opte pour la surenchère. Lui, l'adepte de la communication agressive, userait de cette combine pour faire abdiquer l'Ukraine. Toujours est-il que le sort de cette guerre est incertain. (svp)