En Russie, l'annonce a littéralement eu l'effet d'une bombe. Mercredi matin, lors d'une rare allocution présidentielle, Vladimir Poutine a invoqué la mise en place d'une «mobilisation partielle». Le but: renforcer ses troupes avec environ 300 000 réservistes russes afin de donner un nouvel élan à son offensive en Ukraine.
Cette déclaration constitue une escalade majeure dans le conflit qui oppose les troupes ukrainiennes à l'armée russe. A un tel point qu'elle a entraîné un vent de panique chez de nombreux citoyens russes qui se sont rués sur internet pour trouver des solutions.
Comme de nombreux internautes l'ont relayé sur Twitter, Google Trends, l'outil permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé sur Google, montre une explosion de recherches spécifiques au sujet «Mobilisation» dans les quatre heures qui ont suivi le discours du leader de Moscou.
watson a comparé son importance à d'autres sujets généralement phares depuis que la guerre en Ukraine a été relancée en février 2022: «Référendum», «Vladimir Poutine» et «Guerre». Et, résultat: il n'y a pas photo.👇
Parmi les recherches les plus tapées liées au sujet du jour «Mobilisation», nombreuses sont celles qui visent à contester l'ordre émis par le chef du Kremlin. watson les a surlignées en jaune:
En marge de ces oppositions, d'autres requêtes avec des taux de recherches record montrent une volonté de tout bonnement quitter la Russie. Celles-ci sont à nouveau surlignées en jaune:
Andreï Vaitovitch, un journaliste indépendant travaillant à Minsk a, de son côté, rapporté que des recherches pour «Comment se casser le bras» auraient également été en tendance dans le pays. watson n'est pas parvenu à vérifier cette information.
La recherche sur Internet de « Comment se casser le bras » en hausse.
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) September 21, 2022
La mobilisation à la russe a bien commencé. pic.twitter.com/ms6RLfS31Q
Keystone-ats confirmé la hausse de recherches russes pour fuir le pays. Et d'ajouter que les billets pour des vols directs vers les destinations les plus proches de la Russie – l'Arménie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan ou encore le Kazakhstan étaient «tous épuisés pour la journée de mercredi».
Cette carte animée résume efficacement la situation: elle montre les vols au départ de Moscou et de Saint-Pétersbourg mercredi:
Flights departing Moscow and St. Petersburg today. The @AP is reporting international flights departing Russia have either sold out or skyrocketed in price after Putin announced a mobilization of reservists.
— Flightradar24 (@flightradar24) September 21, 2022
Search SVO, VKO, DME for Moscow airports and LED for St. Petersburg. pic.twitter.com/LV2PrkwPD9
En direction d'Istanbul avec Turkish Airlines, devenus, depuis les sanctions occidentales et la fermeture de l'espace aérien européen, l'une des principales voies de sortie du pays en avion, «tous les vols sont complets» jusqu'à samedi. Chez AirSerbia, pour rejoindre Belgrade, le prochain vol avec des places disponibles était affiché pour le lundi 26 septembre.
La mobilisation partielle annoncée par Vladimir Poutine concerne dans un premier temps 300 000 réservistes. Selon le ministère de la Défense, au total, 25 millions de Russes sont mobilisables pour rejoindre les rangs de l'armée dans l'est et le sud de l'Ukraine. Les réservistes de l'armée ne se rendant pas à leur convocation seront considérés comme des «déserteurs». Lesquels encourent alors une peine de 10 ans d'emprisonnement. (mndl)