Les pays «inamicaux», dont la Suisse, qui se fournissent en gaz russe devront payer en roubles, dès le 1er avril, a annoncé Vladimir Poutine, jeudi à la télévision russe.
Chaque pays souhaitant s'approvisionner en gaz russe devra ouvrir un compte en rouble, dans une banque russe, a expliqué Poutine. «Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré, et cela, dès demain», a-t-il précisé. En cas de refus, le président russe a annoncé que les contrats en cours seront arrêtés.
Moscou a publié début mars une liste de pays jugés «inamicaux». Elle comprend notamment les Etats-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, mais aussi la Suisse. Vladimir Poutine a également rappelé que cette mesure était une réponse au gel de 300 milliards de dollars des réserves dont la Russie disposait à l'étranger, une sanction décidée par les Occidentaux.
«La Russie reste fidèle à ses obligations contractuelles, en volume comme en prix», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Scholz a toutefois affirmé que les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars. «Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer.
Dans ce contexte, Berlin et Paris se «préparent» à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, a souligné le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, à Berlin. Le gaz russe est crucial pour l'Union européenne, qui cherche, depuis le début de l'offensive, à trouver les moyens de se défaire de cette dépendance.
Depuis quelques semaines déjà, les exportateurs russes – y compris Gazprom – sont obligés de convertir 80% de leur chiffre d'affaires en roubles. Et passer à la monnaie russe devrait permettre à la Russie de soutenir sa monnaie nationale, chamboulée par les sanctions. (ats/sia)