Pour Vladimir Poutine, cela ne fait aucun doute: «Tout sera réalisé», a-t-il déclaré mercredi à Moscou lors d'une réunion avec des hauts gradés au ministère de la Défense, retransmise à la télévision nationale. La rencontre était censée fixer les objectifs de l’armée russe pour l’année 2023, en plein conflit en Ukraine et en pleine crise avec les Occidentaux.
Poutine s'est notamment exprimé au sujet du nouveau missile Sarmat, appelé Satan-2 par l'Otan. Le président a reconnu qu'il y avait des «écarts par rapport au calendrier». A l'origine, les missiles devaient être déployés dans les forces armées dès l'automne. Les plans seront en tout cas respectés, a-t-il assuré.
Le missile a une portée de 18 000 kilomètres et peut être équipé de plusieurs ogives nucléaires. Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a déclaré que 22 rampes de lancement pour des missiles intercontinentaux devraient être mises en service l'année prochaine, notamment pour les types Sarmat, Avantgarde et Jars.
La Russie avait testé le Sarmat en avril, en pleine guerre en Ukraine. Avec ce missile, la Russie peut attaquer aussi bien par le pôle Nord que par le pôle Sud et atteindre des cibles dans le monde entier.
Poutine avait déclaré qu'il n'y aurait rien d'équivalent à ce missile dans le monde avant longtemps:
D'autres développements sont prévus dans les prochains mois, ont déclaré les autorités russes. Plusieurs nouveaux engins seront prochainement mis en service:
Poutine a également annoncé l'entrée en service «début janvier» des nouveaux missiles hypersoniques de croisière Zircon, qui appartiennent à la nouvelle famille d'armements développés ces dernières années par Moscou.
Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a en outre jugé nécessaire d'augmenter les effectifs de l'armée russe à 1,5 million de militaires, d'augmenter l'âge limite du service militaire et de créer deux nouvelles entités administratives militaires dans le nord-ouest de la Russie.
A la fin de la partie publique de la réunion, Poutine a déclaré que la puissance nucléaire était capable de relever tous les défis militaires et qu'elle savait se défendre contre la «menace de l'Otan». Il a également souligné que, contrairement à l'Union soviétique pendant la guerre froide, la Russie ne se désarmerait pas dans la confrontation avec l'Occident.
La Russie avait fait placer ses armes nucléaires en état d'alerte renforcée au début de sa guerre en Ukraine en février. Cette annonce a été perçue comme une menace d'utiliser les armes nucléaires du pays.
La guerre en Ukraine reste l'une des «priorités» du Kremlin, a assuré le ministre de la Défense.
Choïgou a aussi affirmé que Moscou allait déployer des bases navales pour «les navires de soutien, les services de secours d'urgence et les unités de réparation navale» à Berdiansk et Marioupol, deux villes ukrainiennes occupées. (asi/ats)