La guerre fait rage en Ukraine depuis plus de 17 mois. Mais bien que les nouvelles en provenance du front, de Kiev et du Kremlin soient devenues presque quotidiennes, on en sait un peu moins sur les personnes qui oeuvrent dans la longue ombre du président Vladimir Poutine.
La révolte avortée du groupe Wagner, en juin dernier, avait fait trembler la garde rapprochée du président russe. Du moins, avant que les hommes d'Evgueni Prigojine décident de faire marche arrière.
Qui continue à faire partie du cercle choisi de l'élite militaire supérieure sur laquelle Poutine compte en tant que président et commandant en chef? Tour d'horizon.
Le militaire le plus haut placé après Vladimir Poutine est le ministre de la Défense, responsable de la gestion de l'armée russe. Sergueï Choïgou occupe ce poste depuis 2012 et on lui attribue un rôle clé dans la modernisation des forces armées et la promotion de l'industrie de défense russe.
C'est également lui que le patron de Wagner accusait d'être le principal responsable des lourdes pertes subies par la Russie en Ukraine. De ce fait, il était la cible numéro un d'Evgueni Prigojine, qui exigeait sa démission. Dans les semaines qui ont suivi la mutinerie de Wagner, l'avenir de Choïgou en tant que ministre de la Défense a donc fait l'objet de spéculations prolongées, mais, à l'heure actuelle, il est toujours en poste.
Un autre visage influent de l'armée russe est Valeri Guerassimov, le chef d'état-major général des forces armées russes. Il a lui-même été soldat dans l'armée russe et dans les forces spéciales. Tout comme Choïgu, Guerassimov a été la principale cible des critiques de Prigojine.
Après la mutinerie de Wagner, il a disparu de la scène publique pendant un certain temps. Les observateurs en avaient déduit qu'il avait dû quitter son poste de chef d'état-major général ou qu'il avait même été arrêté. Guerassimov a fini par réapparaître, mais la raison de sa disparition n'est pas connue à ce jour.
Nikolaï Patrouchev est le secrétaire du Conseil de sécurité russe et est considéré comme l'un des plus proches collaborateurs de Vladimir Poutine. Auparavant, il était à la tête du FSB, le service de renseignement intérieur russe, où la carrière de Poutine a jadis débuté. Dans sa fonction actuelle, Patrouchev joue surtout un rôle dans le développement des stratégies de sécurité.
En tant que secrétaire du Conseil de sécurité, Patrouchev occupe une position de conseiller auprès du président pour les questions de politique de sécurité. Ancien responsable de la politique étrangère sur le thème du désarmement nucléaire, il était autrefois relativement connu à l'étranger, mais il agit désormais surtout en arrière-plan.
Le visage de cet homme a déjà été vu plusieurs fois en Occident: Igor Konachenkov est le porte-parole du ministère russe de la Défense et il est connu pour ses nombreuses vidéos dans lesquelles il relate les prétendus succès des forces armées russes.
Malgré sa position exposée, Konachenkov lui-même n'a que peu de pouvoir dans l'armée russe. Au fil des années, il a toutefois atteint le grade de major général et reçu 14 médailles. Il a également été décoré de l'ordre de la bravoure de Russie.
Probablement le plus impitoyable de tous: Ramzan Kadyrov, le dirigeant tchétchène. Il est considéré comme l'un des plus proches alliés de Poutine et comme un grand partisan de l'invasion de l'Ukraine dès le début.
Kadyrov, qui a lui-même combattu la Russie dans le cadre des guerres de Tchétchénie, se range aujourd'hui sans compromis derrière le président russe. Même lorsque le chef de Wagner, Prigojine, a envoyé ses mercenaires à Moscou pour protester contre le commandement militaire, les troupes de Kadyrov se sont mises en travers de leur chemin.
On reproche au Tchétchène d'utiliser la participation de ses soldats à la guerre en Ukraine avant tout pour se mettre en scène. Le dirigeant publie ainsi régulièrement des vidéos de propagande censées montrer ses combattants en première ligne, bien qu'ils ne s'y trouvent généralement pas.
Traduit et adapté par Noëline Flippe