Les forces nucléaires stratégiques russes sont «toujours» prêtes au combat, a souligné jeudi le président lors de son discours pour célébrer la victoire soviétique contre Hitler, en pleines tensions liées au conflit en Ukraine.
Il a récemment ordonné des exercices nucléaires tactiques impliquant des troupes stationnées près de l'Ukraine.
Un vice-ministre russe des Affaires étrangères a expliqué que ces exercices faisaient partie «des efforts» pour renforcer la dissuasion nucléaire russe face à «l'escalade» menée par «ses adversaires» occidentaux.
Vladimir Poutine présente l'assaut contre Kiev comme un conflit existentiel et promet à chaque occasion la «victoire» à ses concitoyens dans un combat contre un gouvernement ukrainien présenté comme «néo-nazi».
Le chef du Kremlin mobilise de longue date la mémoire de la Seconde Guerre mondiale – qui a fait 27 millions de morts côté soviétique – pour se présenter en héritier de la puissance de l'URSS et légitimer son propre pouvoir.
Le défilé est au cœur de l'éducation patriotique du Kremlin, dénoncée comme militariste par l'opposition. La parade sur la place Rouge de Moscou, n'a pas échappé aux retombées sécuritaires et diplomatiques de l'assaut contre Kiev.
Vladimir Poutine, isolé sur la scène internationale, n'a été entouré jeudi que de quelques chefs d'État alliés.
Parmi eux, les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kirghizstan ou du Turkménistan, selon le Kremlin, ainsi que les présidents du Laos, de Cuba et de la Guinée-Bissau.
Certains défilés ont aussi été annulés pour des raisons de «sécurité», notamment dans des régions frontalières de l'Ukraine, régulièrement touchées par des frappes.
La parade de 2023 avait été bien plus modeste que les années précédentes, avec très peu d'équipements modernes alors que les troupes russes étaient déjà mobilisées massivement sur le front.
Un an après, l'armée russe a bien subi d'importantes pertes et ne parvient pas à réussir de véritable percée, mais elle a enchaîné récemment les gains territoriaux face à des troupes ukrainiennes en difficulté.
La contre-offensive de Kiev a échoué et l'Ukraine craint désormais que son adversaire, qui dispose de plus d'hommes, d'équipements et d'une industrie militaire plus puissante, ne lance une opération d'ampleur à l'arrivée de l'été.
Sur le plan intérieur, le pouvoir de Vladimir Poutine est aussi plus incontesté que jamais. Et cela malgré qu'il vient d'être réinvesti à la tête du pays jusqu'en 2030. Il pourrait effectuer ensuite un autre mandat jusqu'en 2036. (vz/ats)