Promesse d'une énergie propre, sûre, peu coûteuse et quasi-inépuisable, ITER vise à maîtriser la production d'énergie à partir de la fusion de noyaux d'atomes dérivés de l'hydrogène, comme ce qui se produit au coeur des étoiles.
Le directeur-général d'ITER Pietro Barabaschi a salué dans un communiqué le «cadre de coopération internationale» qui a soutenu le projet «malgré l'évolution des contextes politiques». Le programme est le fruit d'une collaboration entre l'Union européenne, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Corée du Sud, le Japon et l'Inde.
Provoquer la fusion nucléaire nécessite des températures d'environ 150 millions de degrés Celsius et de gigantesques champs magnétiques afin de créer et confiner du plasma, un gaz chaud électriquement chargé.
Le système magnétique au coeur du réacteur est composé de plusieurs ensembles de bobines électromagnétiques. Le dernier élément de ce système très complexe, un des six modules composant le «solénoïde central», vient d'être achevé aux Etats-Unis.
Une fois totalement assemblé à Saint-Paul-Lez-Durance (Bouches-du-Rhône), le solénoïde central, avec un poids de 1000 tonnes et une hauteur de 18 mètres, sera l'aimant supraconducteur «le plus puissant du monde», selon ITER. Il pourra produire un champ magnétique de 13 teslas, 280 000 fois plus puissant que le champ magnétique terrestre. Ce qui le rendrait capable de «soulever un porte-avions» hors de l'eau.
La construction du tokamak – le réacteur -nécessitera encore plusieurs années de travaux. Depuis son lancement officiel en 2006, ITER a subi d'importants retards et un surcoût d'environ 5 milliards d'euros a annoncé la collaboration l'été dernier.
La première étape scientifique cruciale, la production du premier plasma, initialement prévue cette année, a été reportée à au moins 2033. L'arrivée au stade d'énergie magnétique complète, c'est-à-dire l'obtention stable de la pleine puissance nécessaire au fonctionnement futur du réacteur, est attendue en 2036. (mbr/ats)