Lorsqu'on mélange un peu de Justin Bieber, beaucoup de bling-bling, de la musique gospel-r&b-pop très addictive et un lieu de culte, qui ressemble plus à un hôtel ultra design qu'à une église, on trouve: Hillsong. Comme son nom l'indique, la «mega-church» (église-xxl) veut nous emmener sur un mont musical. Problème, lorsqu'on monte trop haut, trop vite, on peut tomber tout aussi rapidement.
Il y a quelques années, ma curiosité m'a poussée à participer à un culte dominical de Hillsong, en «tournée européenne» dans un grand-théâtre parisien. J'ai eu l'impression de me retrouver au Strav' du Montreux Jazz, sauf que là on acclamait pas du tout la sublime chanteuse Adele, on acclamait... Dieu. Eblouissant et complètement délirant. Un festival de valeurs et de prêches. Un peu trop?
Le magazine Vanity Fair a dû penser pareil, car le prestigieux mensuel s'est offert une enquête de 23 pages pour démêler tous les dessous, pas très catholiques, du «CEO» de Hillsong, Carl Lentz. C'est (bien évidemment) une affaire de tromperie qui a mis le feu aux poudres. Le dirigeant est pincé avec une autre femme que la sienne. «Deux poids - deux mesures!», «scandaleux!»: une armée de conseillers RP sont appelés à la rescousse, mais rien n'y fait. Les «followers» de l'église commencent à quitter le navire, se sentant trompés, eux aussi. Carl Lentz est viré et depuis, l'église essaie tant bien que mal de redorer son image. Good Luck!
Le Los Angeles Times m'a fait énormément réfléchir avec un dossier sur des étudiants américains, contraints de rentrer chez eux, à cause de la pandémie. Lorsque ceux-ci sont membres de la communauté LGBT, c'est la double peine, car bon nombre d'entre eux se retrouvent à devoir retourner dans le placard. Revivre avec des parents, une famille, qui n'acceptaient pas leur homosexualité, avant leur départ pour l'université. Un quotidien et un mal-être qu'ils avaient pu fuir, justement grâce à des études loin de chez eux. La fin d'un rêve, qu'ils ont hâte de pouvoir retrouver. Mais quand?
Ouf, me voilà rassurée, la peinture, la vraie, n'est pas encore «dead». Cette semaine, la prestigieuse maison de vente aux enchères, Christie's, a vendu une toile de Jean-Michel Basquiat pour une somme record de 41,9 millions de dollars (la même somme en francs suisses). Le New York Times revient sur cette vente, en rappelant, justement, que malgré la hype autour de l'art NFT, la peinture traditionnelle marche toujours. D'ailleurs, ils appellent le phénomène un digital gold rush (une ruée vers l'or digitale) - pas mal!
Ce qui m'a surtout interpellé dans cette nouvelle, c'est le fait que la toile en question s'intitule «Warrior» et que pour Basquiat, cette oeuvre symbolisait les luttes d'un homme Noir dans un monde dominé par les hommes Blancs. Pour moi, Basquiat était un homme Noir étouffé dans un système artistique et capitaliste. Ce qui m'a rappelé un autre homme Noir, George Floyd, lui aussi étouffé, mais par un système policier. La vente a eu lieu en même temps que... la sélection du jury qui décidera si un policier Blanc est responsable de la mort de Floyd.