L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état mardi d'un nouveau bilan des violences à Soueida (sud), portant à 203 le nombre de morts depuis le début des affrontements dimanche entre druzes et bédouins, suivis du déploiement de forces gouvernementales dans la région.
«Le nombre de morts liés aux combats et aux exécutions sommaires à Soueida depuis dimanche matin s'élève à 203», a précisé l'ONG. Parmi eux, 92 druzes, dont 21 civils exécutés sommairement par des membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur, 93 membres des forces gouvernementales, et 18 Bédouins.
Un correspondant de l'AFP, entré à Soueida peu après les forces gouvernementales, a vu des corps gisant au sol alors que des coups de feu résonnaient par intermittence dans la ville déserte, placée sous couvre-feu.
Les forces syriennes se sont déployées mardi matin dans cette ville jusque-là tenue par des combattants druzes locaux, dans une claire volonté du pouvoir islamiste d'y étendre son autorité après des violences entre groupes druzes et bédouins qui ont fait plus de cent morts depuis dimanche. L'émissaire américain en Syrie, Tom Barrack, a jugé «inquiétantes» ces violences et dit oeuvrer «avec toutes les parties» pour un retour au calme.
Ces violences illustrent les défis auxquels fait face le pouvoir intérimaire d'Ahmad al-Chareh depuis qu'il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.
La province de Soueida abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam qui comptait quelque 700 000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël.
Israël, qui bombarde depuis lundi des positions des forces gouvernementales syriennes dans la région de Soueida, a affirmé qu'il ne permettrait pas de présence militaire dans le sud de la Syrie, à proximité de leur frontière commune. (jzs/ats)