Le verdict contre les huit accusés qui comparaissaient à Paris pour leur implication dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, le 20 octobre 2020 en région parisienne par un djihadiste tchétchène du nom de Abdoullakh Anzorov, est tombé vendredi soir. Tous sont reconnus coupables. Les peines prononcées contre certains des mis en cause sont plus lourdes que celles qui avaient été requises par le parquet.
Les deux amis de l'assassin, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d'assassinat. Ils ont été condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Les deux auteurs de la campagne de haine contre le professeur, Brahim China, le père de la collégienne dont un mensonge avait enclenché la tragédie, et l'activiste islamiste Abdelhakim Sefrioui, ont pour leur part été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste et condamnés respectivement à 13 et 15 ans de réclusion criminelle. Ces peines sont plus importantes que les réquisitions du parquet qui demandait 10 et 12 ans.
Priscilla Mangel, la seule femmes parmi les huit accusés, est condamnée à trois ans de prison avec sursis. Elle avait échangé avec le tueur sur les réseaux sociaux.
Les six mineurs impliqués dans l'assassinat de Samuel Paty, dont la fille de Brahim China et dont certains avaient renseigné le tueur sur l'identité de sa future victime, s'est tenu l'an dernier.
Samuel Paty était professeur d'histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans le Val-d'Oise. Un emballement haineux l'avait pris pour cible suite à un cours qu'il avait donné sur la liberté d'expression, lors duquel il avait montré trois caricatures du prophète Mahomet, en prenant soin de ne pas heurter ses élèves. Ces trois caricatures et d'autres avaient valu à la rédaction de Charlie Hebdo, qui les avait publiées en 2006, d'être décimée à la kalachnikov le 7 janvier 2015 par deux djihadistes qui voulaient «venger le prophète».
(amn/ats/afp)