Les vidéos qui inondent les réseaux sociaux depuis mercredi font penser à un déluge: des soldats galvanisés à bord de colonnes mécanisées entrant dans des villes anciennement occupées ou en train de hisser le drapeau ukrainien dans chaque bout de territoire repris aux Russes.
Savamment tournées et mises en scène, ces vidéos donnent presque l'impression que la victoire de Kiev n'est plus qu'une question de jours. On n'en est pas encore là, mais la percée des Ukrainiens est réelle. Les contre-offensives lancées vers Kherson (sud) il y a une dizaine de jours et vers Kharkiv (nord-est) mercredi semblent porter leurs fruits. Voici ce que l'on sait.
Balakliya.
— Illia Ponomarenko 🇺🇦 (@IAPonomarenko) September 8, 2022
Today. pic.twitter.com/cx70aIfPW3
Le président Volodymyr Zelensky a affirmé que ses troupes avaient libéré plus de 1000 km² de territoire depuis le 1er septembre. Les avancées les plus spectaculaires ont été faites dans la région de Kharkiv, où les Ukrainiens ont pénétré jusqu'à 50 kilomètres à l'intérieur du territoire contrôlé par les Russes.
Plus spécifiquement, c'est entre les villes de Kharkiv et Izioum, encore contrôlées par Moscou, qu'a eu lieu le gros de la poussée ukrainienne de ces dernières heures. La portion de territoire libéré est bien visible dans la carte ci-dessous:
La contre-offensive ukrainienne dans ce secteur a pris tout le monde de court, à commencer par les Russes, qui avaient déployé leurs troupes dans d'autres zones du front, laissant ainsi la région sans défense. Contre l'avis des Occidentaux, qui avaient déconseillé d'agir, Kiev a exploité cette situation pour lancer une contre-attaque.
Les résultats sur le terrain semblent donner raison à l'Ukraine, dont les forces ont libéré plus de 20 villes et villages, selon l'Etat-major. Les Occidentaux semblent maintenant avoir changé leur point de vue. Jeudi, le général américain Mark Milley a déclaré:
Sur le terrain (et sur les réseaux sociaux), les noms des localités libérées défilent de manière de plus en plus rapide: Balakliya, Koupiansk, Shevchenkove, Yasynuvate, Borshchivka, Volokhiv Yar,...
“Kupyansk”
— Illia Ponomarenko 🇺🇦 (@IAPonomarenko) September 9, 2022
Good lord, what’s going on. pic.twitter.com/t0mZbKml39
Pour parvenir à cet objectif, l'armée ukrainienne aurait employé une méthode systématique, rapporte le Temps. Des groupes de sabotage et de reconnaissance ont été déployés, suivis par les colonnes blindées, le tout sous le feu constant de l'artillerie, et notamment des canons M777 et des fameux Himars américains.
La Kremlin a annoncé qu'il va envoyer de nouvelles troupes dans la région de Kharkiv pour empêcher les contre-attaques ukrainiennes, ce qui confirmerait la version de Kiev et démontrerait que le secteur avait effectivement été négligé.
Il semblerait de plus que les soldats russes qui étaient sur place ont fui précipitamment les Ukrainiens. Ces derniers auraient capturé beaucoup de véhicules, de munition et de matériel que les anciens occupants n'ont pas eu le temps d'emporter avec eux. Selon le site The drive, les preuves «abondent».
Les prochains jours nous diront si cette contre-attaque a été un épisode ponctuel ou si, au contraire, elle va se transformer en une large offensive de reconquête territoriale. (asi)