Six mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, une frappe russe a fait mercredi, jour de la fête nationale ukrainienne, au moins 22 morts dans une gare, a annoncé Volodymyr Zelensky. Ce dernier avait fait part de l'attaque devant le Conseil de sécurité de l'Organisation des nations unies (ONU).
«Pour le moment, il y a 22 morts, dont 5 personnes qui ont brûlé dans une voiture» et un garçon de 11 ans, a déclaré le chef d'Etat dans son allocution du soir. Plus tôt dans la journée, il avait annoncé un bilan d'au moins 15 morts et 50 blessés, au début d'un discours devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
«Aujourd'hui marque un jalon triste et tragique», a estimé le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres en évoquant la date anniversaire du déclenchement - le 24 février - des combats, qui ont fait des dizaines de milliers de morts et de blessés.
Déplorant les conséquences de cette «guerre absurde bien au-delà de l'Ukraine», il a notamment réitéré sa «profonde inquiétude» concernant les activités militaires sur le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, qui a subi des frappes dont les deux belligérants s'accusent mutuellement.
Les directeurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), Rafael Grossi, et de l'agence atomique russe Rosatom, Alexeï Likhatchev, se sont rencontrés à Istanbul (Turquie) pour discuter d'une inspection de ces installations.
«Nous allons nous battre pour (l'Ukraine) jusqu'au bout», avait auparavant proclamé le président ukrainien, précisant qu'il s'agissait de «l'Ukraine tout entière (...) sans aucune concession ni compromis», englobant le bassin du Donbass (est), en partie aux mains de séparatistes prorusses soutenus par Moscou depuis 2014, et la Crimée, annexée par la Russie la même année.
Le président américain Joe Biden a pour sa part confirmé l'octroi d'une aide militaire de près de trois milliards de dollars à Kiev, la plus importante des Etats-Unis depuis le début du conflit:
Manifestation plus symbolique du soutien occidental, le premier ministre britannique Boris Johnson a effectué mercredi une visite-surprise à Kiev:
Volodymyr Zelensky et son épouse ont rendu hommage aux soldats ukrainiens tués en observant une minute de silence et en déposant des bouquets jaune et bleu - aux couleurs du drapeau national - devant un mémorial du centre de la capitale, avant d'assister à un rassemblement dans la cathédrale Sainte-Sophie, auquel les chefs des principales confessions religieuses ont participé.
Durant les premières heures de ce 24 août, des explosions ont retenti dans plusieurs villes, comme Kharkiv, Zaporijjia et Dnipro (centre), selon les autorités locales.
Les Etats-Unis s'inquiètent également à court terme d'un autre problème: «Nous avons des informations selon lesquelles la Russie continue de préparer des simulacres de référendum» à Kherson (sud), ainsi qu'à Kharkiv, sur un rattachement de ces territoires aux régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a lâché mercredi la Maison-Blanche. (ats/jch)