International
ukraine

Pourquoi l'attaque iranienne pourrait profiter à l'Ukraine

Des images de missiles affichées en Iran, après l'attaque.
Des images de missiles affichées en Iran, après l'attaque.Image: EPA

Pourquoi l'attaque iranienne pourrait profiter à l'Ukraine

Après l'attaque que l'Iran a lancée contre Israël, le monde entier attend que Washington se précipite au secours de ses alliés. L'Ukraine pourrait ainsi obtenir l'aide militaire toujours bloquée au Congrès américain.
16.04.2024, 14:46
Renzo Ruf, Washington / ch media
Plus de «International»

Contre toute attente, Mike Johnson a décidé de faire un geste. Lundi, le président de la Chambre des représentants a créé la surprise en annonçant ce qui pourrait être la fin du blocage des nouveaux fonds américains pour l'Ukraine. Lors d'une réunion de son groupe, Johnson a annoncé que la chambre basse du Congrès voterait cette semaine des aides de plusieurs milliards à l'Ukraine, à Israël et à Taïwan. Cela permettrait enfin à Kiev d'obtenir de nouvelles armes nécessaires pour stopper l'avancée des forces russes.

L'élément déclencheur de cette volte-face est l'Iran. Après l'attaque de drones et de missiles que Téhéran a lancée ce week-end contre Israël, les républicains à Washington se trouvent dans l'obligation de réagir. Ils ne peuvent plus renvoyer aux calendes grecques la discussion sur l'aide de plusieurs milliards destinée aux alliés. Le risque d'une escalade au Proche-Orient est trop grand.

«Nous savons que le monde nous observe pour voir comment nous allons réagir»
Mike Johnson

Supprimer l'aide aux civils palestiniens

Mais comme Mike Johnson est aussi un politicien qui ne gouverne qu'avec une très faible majorité à la Chambre des représentants, il lie son revirement à quelques conditions. Contrairement au Sénat, qui a ficelé en février les aides à l'Ukraine, à Israël et à Taïwan en un seul paquet d'aide, la Chambre des représentants va probablement diviser le projet en plusieurs parties. Cela signifie que la nouvelle aide à l'Ukraine serait également votée séparément.

En outre, selon un plan sommaire qui a circulé lundi à Washington, Mike Johnson souhaite réduire les fonds destinés à l'Ukraine et à Israël. L'aide humanitaire à la population civile palestinienne serait ainsi supprimée. Il veut également réduire les transferts de fonds au gouvernement de Kiev, ce qui entraînerait un manque d'argent pour la formation des troupes et pour l'appareil d'Etat.

Pour de nombreux démocrates et républicains centristes, cela ressemble à un compromis boiteux. Mike Johnson se bat cependant pour sa survie politique. L'aile droite du groupe parlementaire n'est pas satisfaite de ses contributions. La députée Marjorie Taylor Greene a déjà annoncé qu'elle souhaitait se débarrasser de Mike Johnson à l'aide d'une motion de destitution. Lundi, la députée de droite s'est montrée outrée par les projets du président de la Chambre des représentants. «C'est une arnaque», a déclaré la politicienne après la réunion du groupe parlementaire. «Les gens en ont assez.»

Et les démocrates?

Nous verrons dans les prochains jours si les différents projets sont susceptibles de recueillir une majorité. Le débat au sein de la commission consultative pourrait s'avérer délicat; les observateurs du Parlement sont toutefois convaincus que de nombreux démocrates finiront par voler au secours de Mike Johnson – ce qui pourrait attiser la colère contre le républicain au sein de son propre groupe parlementaire; Mike Johnson semble toutefois être conscient de ce risque.

Il reste également à savoir comment le Sénat réagirait si la Chambre des représentants détruisait le paquet ficelé en février. Mais ce ne serait plus le problème de Mike Johnson.

Traduit et adapté par Tanja Maeder

Elle a 9 ans et documente Gaza comme une vraie journaliste
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Voici le réseau clandestin qui équipe les soldats de Kiev
Le conflit en Ukraine pèse non seulement sur les soldats, mais aussi sur de nombreux civils. Ces derniers ne luttent pas seulement contre les envahisseurs russes, mais aussi contre la bureaucratie interne. Notre reportage sur place révèle comment des volontaires prennent la relève de l'Etat.

Dans le bureau de Valentina Varava, au siège de son organisation Initiative E+, les drapeaux des pays ayant apporté leur soutien flottent au mur. On y trouve le Danemark, la Finlande, la France, mais pas la Suisse.

L’article