Comment Tinder est utilisée pour tromper la censure russe
Ce n'est pas évident de trouver des sources d'information alternatives en Russie. Alors que la télévision et les journaux d'Etat diffusent le discours officiel justifiant l'invasion de l'Ukraine, plusieurs médias indépendants et occidentaux ont été interdits, tout comme Facebook et Instagram.
Pourtant, des alternatives existent. Très vite après le début de la guerre, le collectif Anonymous appelait à détourner des applications telles que Google Maps et Tinder pour publier des contenus et contourner ainsi la censure.
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Tinder permet par exemple d'attirer l'attention des utilisateurs sur les crimes de guerre commis en Ukraine. Voici comment ça marche.
Comment ça marche?
La procédure est facile, mais il faut noter qu'un compte Tinder-Plus payant est nécessaire.
- Dans les paramètres de Tinder, il faut changer sa position - pour une ville russe.
- Ensuite, on modifie son profil de manière à ce que des informations sur la guerre en Ukraine soient affichées. On peut par exemple utiliser une nouvelle photo de profil: un selfie où l'on tient une image de la guerre en Ukraine.
- Le texte «A propos de moi» peut également être adapté, notamment en écrivant un message en russe.
Cela peut être fait grâce à l'aide d'un site spécialisé, appelé specialloveoperation.com. Il a été créé par une agence de publicité slovaque suite à une initiative lancée par un groupe indépendant, affirmant n'être affilié à aucun parti politique ni à aucune ONG.
Concernant leur motivation, les créateurs écrivent:
Leur message adressé aux utilisateurs russes de Tinder, qui peut être repris par copier-coller, est le suivant:
Ce qui veut dire:
Sur specialloveoperation.com, il est également possible de télécharger des photos qui témoignent de l'impact de l'invasion russe sur la population ukrainienne. Savoir si et à quel point Tinder est encore accessible en Russie reste encore assez peu clair.
Qu'en est-il de Google Maps?
En raison de la censure en ligne, de nombreuses personnes ont commencé à télécharger des photos de la destruction et des morts en Ukraine dans des revues de Google Maps concernant des locaux et des magasins russes. Ils ont ainsi réussi à donner aux Russes une impression de ce qui s'est réellement passé.
Google a toutefois mis un terme à cette pratique, surtout en raison des photos de soldats morts ou capturés, comme l'a rapporté Vice. L'entreprise aurait invoqué ses conditions d'utilisation. (dsc)