En Russie, plusieurs services étrangers de messagerie et de téléphonie sur Internet (VoIP) ne peuvent plus être utilisés à partir du 1er mars, comme le rappelle l'autorité de censure Roskomnadzor dans un récent communiqué.
La loi interdit désormais aux organisations russes d'utiliser des «systèmes d'échange d'informations» appartenant à des entreprises étrangères.
Roskomnadzor a répertorié sur son site web les services en ligne étrangers les suivants:
Il est intéressant de noter que «Zoom», basé en Californie et l'une des plateformes de vidéoconférence les plus utilisées au monde, ne figure pas sur la liste des interdictions. Et la célèbre messagerie Open Source Signal, qui offre un cryptage de bout en bout prétendument à l'abri des écoutes, comme Threema et WhatsApp, n'y figure pas non plus.
L'interdiction ne semble pas être une tentative de limiter l'afflux d'informations non censurées, écrit le blog tech Bleeping Computer.
La Russie serait au contraire très prudente et limiterait activement l'utilisation de logiciels étrangers dans des secteurs économiques cruciaux afin de minimiser le risque que des services secrets étrangers accèdent à des données confidentielles.
L'autorité de contrôle des censures avait auparavant exigé que certains des services mentionnés précédemment, dont Discord et Telegram, retirent les «informations erronées» de leurs plates-formes.
Comme on le sait, il est interdit en Russie de s'exprimer de manière critique sur la guerre que Vladimir Poutine mène contre l'Ukraine.
Mercredi également, l'autorité de censure Roskomnadzor a annoncé qu'elle avait bloqué le site web du fournisseur américain de stockage de photos Shutterstock en Russie. C'est ce qu'a rapporté l'agence de presse publique russe TASS, se référant à une décision de l'autorité russe de protection des consommateurs, appelée Rospotrebnadzor.
La raison invoquée est que du «contenu destructeur a été posté à plusieurs reprises» sur le site web de Shutterstock, «y compris des contenus suicidaires et pro-drogue».
Interrogée par Watson, l'entreprise suisse a répondu qu'elle allait examiner le rapport de la Russie.
En juin 2022, un tribunal russe avait infligé une amende à Threema. La start-up suisse est accusée de ne pas avoir respecté les dispositions relatives aux services de messagerie qui font partie d'un «paquet antiterroriste» entré en vigueur en 2018 en Russie.
Selon ce document, Threema et les autres services de messagerie devraient être en mesure d'identifier les utilisateurs grâce à leur numéro de téléphone et accepter de transmettre des données au service de renseignement intérieur russe (FSB).
La direction de Threema a alors fait savoir qu'elle ne transmettrait en aucun cas des données aux autorités russes. Un canal de communication protégé est un bien précieux pour la protection de la sphère privée, en particulier dans les états où la liberté d'expression est limitée.