Ce lundi matin, Kiev a de nouveau été bombardée. Mais contrairement aux frappes meurtrières de la semaine passée, l'armée russe n'a pas utilisé des missiles de croisière: elle s'est servie de drones kamikazes de conception iranienne.
Appelés Shahed-136 et rebaptisés Geran-2 par les Russes, ces engins sont essentiellement des bombes volantes. Leur livraison à l'armée russe inquiétait les analystes: d'une portée de 2000 kilomètres, ces drones peuvent frapper le territoire ukrainien en profondeur. L'attaque de ce lundi matin, qui a fait six morts, en est la preuve.
Les drones kamikazes ont donc démontré leur redoutable efficacité, et ça n'a pas échappé à l'Ukraine, qui serait sur le point de tester un modèle national.
C'est ce qu'a affirmé, lundi, juste quelques heures après l'attaque, Ukroboronprom, une association ukrainienne d'entreprises de l'industrie de la défense. Le groupe a partagé, sur Facebook, une photo de ce nouveau drone, décoré avec le blason ukrainien entouré de motifs folkloriques:
Le drone en question aura une portée de 1000 kilomètres et pourra transporter une charge explosive de 75 kilos, écrit encore Ukroboronprom. Qui assure: «Nous sommes en train de finaliser le développement».
«Les forces armées de l'Ukraine sont en train de gagner sur le champ de bataille», croit savoir l'association, qui qualifie de «mobylette» les drones iraniens. «Ces attaques ne sont que l'agonie de la Fédération de Russie», poursuit encore Ukroboronprom, qui assure travailler sans relâche, malgré son silence médiatique:
L'Ukraine dispose déjà de drones kamikazes. Les Etats-Unis ont livré des centaines de Switchblade, des engins utilisés par les forces spéciales américaines depuis plus de dix ans et fortement demandés par Kiev.
Le Switchblade n'est pourtant pas comparable avec les drones iraniens ou leur futur équivalent ukrainien: le modèle américain est beaucoup plus petit et léger (il fait 2,5 kilos) et est utilisé pour des frappes beaucoup plus ciblées. (asi)