Le président russe Vladimir Poutine a annoncé qu'une nouvelle génération de missiles nucléaires serait bientôt prête à être utilisée au combat. Il s'agit de missiles balistiques intercontinentaux Sarmat-2, capables de transporter jusqu'à quatorze ogives nucléaires. Dans le jargon de l'Otan, on les appelle les missiles Satan-2.
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Ce nouveau missile Sarmat-2 devrait pouvoir effectuer des attaques nucléaires sur des cibles situées aux Etats-Unis ou en Europe, à des milliers de kilomètres du lieu de lancement. Le développement a toutefois été plus lent que prévu, rapporte l'agence de presse Reuters. Ils auraient dû être opérationnels dès l'automne 2022. Le chef de l'agence spatiale russe de l'époque, Dimitri Rogosin, avait proposé comme base une région de Moscou située à 3000 kilomètres de Moscou.
1/ SS-18 mod5 SATAN / R-36M2 / 15A18M combat stage (bus) from several videos appeared on Russian TV after the first and so far the only launch of the Sarmat heavy ICBM on April 20, 2022
— MilitaryRussia.Ru (@DnKornev) November 20, 2022
Firstly, for the first time we see in such detail the fully combat stage (bus) pic.twitter.com/3bPDcwxQRg
Les missiles Sarmat-2 (ou Satan-2) mesurent environ 34 mètres de long et pèsent près de 211 tonnes. Leur portée devrait atteindre 18 000 kilomètres. Ces fusées peuvent être équipés d'ogives nucléaires, dont chacune peut viser une cible bien précise. Le nombres d'ogives emportées par fusée varie entre dix et quatorze. Vladimir Poutine a indiqué qu'en plus des ogives nucléaires lourdes, elle pourraient être également équipés de bombes hypersoniques Avangard plus légères. Celles-ci ne sont nécessairement dotées d'une charge nucléaire. Le missile Sarmat-2 pourrait transporter jusqu'à 24 Avangard.
Les Sarmat-2 peuvent voler très bas et sont censés pouvoir échapper aux radars ennemis – notamment parce qu'ils se déplacent à Mach 27 (33 000 km/h) et peuvent aussi changer de cap. La Russie a par ailleurs vanté son missile hypersonique Kinschal, qu'elle décrit comme une sorte d'arme miracle imbattable. Mais plusieurs missiles Kinschal auraient été abattus en Ukraine par des systèmes de défense Patriot.
Selon l'agence de presse Reuters, lors d'une visite d'une académie militaire, le chef du Kremlin a appelé à dresser les priorités dans l'arsenal nucléaire entre missiles lancés depuis la terre, les airs ou la mer. Le dirigeant russe lui-même n'a pas indiqué s'il comptait également utiliser les missiles Sarmat-2 dans la guerre en Ukraine.
Il a récemment affirmé qu'il n'accordait aucune chance à une contre-offensive ukrainienne et qu'il ne voyait pas la nécessité pour la Russie d'utiliser des armes nucléaires. Auparavant, il avait pourtant menacé à plusieurs reprises d'utiliser de telles armes, annonçant dernièrement le transfert de missiles nucléaires vers la Biélorussie.
La mise en opération du missile Sarmat-2 n'est pas confirmée. Selon les médias américains, un test a échoué en février dernier, mais des lancements avaient apparemment été réussis auparavant.
(t-online, wan, traduit et adapté par Pauline Langel)