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Seuls 22% des Européens souhaitent une victoire totale de l'Ukraine

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Une poignée de main, mais des pays qui commencent à se lasser.Image: keystone

Seuls 22% des Européens souhaitent une victoire totale de l'Ukraine

Plus d'un tiers des Européens souhaitent une fin rapide du conflit ukrainien et sont prêts à céder aux exigences de Moscou pour cela. C'est ce que révèle une étude menée sur 8000 citoyens de neuf pays différents.
15.06.2022, 12:2115.06.2022, 12:47
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L'Occident doit-il continuer à soutenir massivement l'Ukraine? C'est une question qui commence à chicaner après près de quatre mois de conflit. Selon une enquête du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), la population commence à se lasser de la guerre.

Regroupant plus de 8000 citoyens issus de neuf pays de l'UE et du Royaume-Uni, le rapport souligne que 35% des Européens interrogés souhaitent une fin de la guerre rapide, même si l'Ukraine doit pour cela concéder des parties territoriales. Ce groupe, surnommé les «pacifistes», est particulièrement représenté chez les Allemands et les Italiens.

Comme l'explique Le Monde ce clivage au sein de l’Union européenne entre «faucons», partisans d’une ligne dure contre Moscou, et «colombes», favorables à une paix négociée au plus vite, «pourrait à terme paralyser l’Europe sur la scène internationale».

Seuls 22% des Européens souhaitent que l'Ukraine garde l’intégrité territoriale du pays. Les Polonais sont majoritaires dans ces «justiciers» et espèrent une claire défaite de Moscou, qui signera la fin de la guerre. Un cinquième des Européens est tiraillé entre le souhait de pénaliser durement la Russie et la crainte d'une guerre longue et dévastatrice économiquement. Pour finir, 23% des sondés préfèrent ne pas se prononcer.

La guerre nuit au pouvoir d'achat

Les citoyens de nombreux pays pointent du doigt les conséquences économiques de la guerre. En Suisse, le prix de l'essence s'est envolé, par exemple. En Europe, les craintes sont liées à une fragilité du pouvoir d’achat et du prix de l’énergie. Les Suédois, les Britanniques, les Polonais ou les Roumains ont davantage peur d'une menace nucléaire.

Aussi, comme le craignait Volodymyr Zelensky, la population mondiale montre des signes de fatigue. 42% des sondés estiment que leur pays en fait trop pour l'Ukraine, abandonnant les problèmes de politique intérieure. A noter toutefois que 32% des personnes interrogées pensent l'inverse. L'Ukraine est en passe de devenir un sujet politique clivant, loin de l'unité appliquée au début de la guerre.

Toujours selon le rapport, les pays «faucons», à l'image de la Pologne, qui au début de la guerre ont acquis plus de pouvoir au sein de l’UE, pourraient se voir marginalisés.

Autre détail particulièrement intéressant à relever, une majorité des sondés (62%) sont d’accord pour couper les ponts avec la Russie principalement sur le plan économique, 38% voient d'un mauvais oeil la hausse des dépenses militaires, et surtout, 55% des Européens pensent que l'impact de la guerre sera considérable sur l'UE. Tandis que la Chine et les Etats-Unis n'y verront que de feu.

Les Italiens sont les plus critiques

Les Transalpins se démarquent de leurs voisins. L'Italie est le seul pays à compter une majorité à refuser l'envoi d'armes à l'Ukraine, tout comme une augmentation du budget militaire. La Péninsule est aussi plus critique envers les Etats-Unis, considérant que les Américains sont responsables de la guerre en Ukraine (20%). Le pays pense également que l’Ukraine, l’UE ou les Etats-Unis sont les premiers obstacles à la paix (35 %), et non pas la Russie. Une opinion partagée par 23% des Français, par exemple. (svp)

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