Boutcha, ses cadavres sans visages, ses poignets noués dans le dos, ses viols anonymes. Depuis début avril, la communauté internationale découvre jour après jour l'identité de plus de 400 Ukrainiens qui ont péri dans une extrême violence, non loin de Kiev. Parmi les photos qui ont fait le tour du monde, cette main. Au sol. De la boue sur les paumes, les ongles manucurés, un petit coeur dessiné sur l'annulaire. Aujourd'hui, si cette image a une histoire c'est...
Anastasia est une maquilleuse russe. Depuis la révélation des exactions perpétrées par les soldats de Poutine, une photo a particulièrement retenu son attention. Cette main lui était familière.
Elle ne comprend que le lendemain. Cette dame sur la photo s'appelle Irina. Elle prenait des cours de maquillage dans l'institut d'Anastasia. «Pendant notre dernière leçon, elle avait les mêmes ongles.» Les larmes se sont mises à couler. Dans une interview accordée à BFM TV, elle raconte avoir décidé de poster son portrait sur Instagram pour lui rendre hommage. Il a été réalisé le 23 février, la veille de l'annonce de l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine.
Le post Instagram a été posté mercredi 6 avril et il a très vite, et sans surprise, bouleversé une bonne partie d'internet. Mais un immense détail va particulièrement toucher Anastasia. Quelques heures après avoir offert un visage a la victime de Boutcha, elle découvre que la fille d'Irina a commenté sa photo.
Olga raconte enfin que sa famille tente aujourd'hui de rapatrier le corps de sa maman, «mais ça va prendre du temps. Je veux aussi dire que ma maman n'est pas la seule victime. On ne parle pas d'une dizaine de morts, ni d'une centaine, c'est plus de 300 victimes.»