Les systèmes permettant de contrôler à distance les matériaux nucléaires de la centrale de Tchernobyl en Ukraine ont cessé de transmettre des données à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), a-t-elle indiqué mardi. Le site de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire est sous le contrôle de l'armée russe.
Rafael Grossi, le chef de l'AIEA - organisme de surveillance de l'ONU dans le domaine du nucléaire - «a indiqué que la transmission à distance des données des systèmes de contrôle des garanties installés à la centrale nucléaire de Tchernobyl avait été coupée», a affirmé l'AIEA dans un communiqué.
L'AIEA utilise le terme «garanties» pour décrire les mesures techniques qu'elle applique aux matières et activités nucléaires, dans le but de dissuader la propagation des armes nucléaires par la détection précoce de l'utilisation abusive de ces matières.
Plus de 200 techniciens et gardes sont bloqués sur le site, travaillant treize jours d'affilée sous surveillance russe. L'AIEA a demandé à la Russie de les autoriser à effectuer des rotations, le repos et les horaires fixes étant essentiels à la sécurité du site.
Avec une transmission de données à distance coupée et le régulateur ukrainien ne pouvant contacter la centrale que par courrier électronique, Rafael Grossi a réitéré son offre de se rendre sur le site, ou ailleurs, pour obtenir de toutes les parties un «engagement en faveur de la sûreté et de la sécurité» des centrales électriques ukrainiennes.
L'armée russe occupe, depuis vendredi, également la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud-est de l'Ukraine, où des frappes de son artillerie, selon les Ukrainiens, ont provoqué un incendie – dont Moscou nie être à l'origine.
Zaporojie est la plus importante centrale d'Europe. Ses réacteurs ont été mis en service entre 1984 et 1995. Ils sont de conception moderne comparé à Tchnernobyl, première centrale construite dans le pays, en 1970, où les réacteurs étaient bien moins sécurisés. (jah/ats)