Connaissez-vous Victor Soloviev? Cet animateur de talk-show russe, qui anime une émission du soir sur la chaîne Rossiya 1 (Russie 1) est l'un des propagandistes les plus virulents de la politique de Vladimir Poutine.
D'abord connu en Russie, ses diatribes enflammées en faveur de «l'opération militaire spéciale» et contre les «néo-nazis ukrainiens» en a fait une des figures les plus caricaturales de la propagande poutinienne à l'international.
Une vidéo sous-titrée en anglais et tirée de son talk-show tourne, depuis mardi soir, sur Twitter. Dans celle-ci, Soloviev, accompagné de ses invités, raille qu'il a été mobilisé de force pour partir en Ukraine, mais qu'il n'ira pas, car il est trop important.
On est en passe de hurler à l'hypocrisie, mais... pas si vite! Il s'agit en fait d'un fake ou, plus précisément, d'une parodie, comme l'explique le service de fact-chekcing de Newsweek.
On est d'ailleurs d'autant plus induit en erreur que la parodie est finement construite: la discussion originale est parfois proche des faux sous-titres et certains mots se retrouvent, si on prête l'oreille (certains mots comme «contrat» ou «étudiants» étant proche de l'anglais ou de l'allemand).
A l'œuvre derrière cette parodie: RealSubtitles («Les vrais sous-titres»), une chaîne parodique qui ne cache pas ses ambitions de montrer un peu de vrai dans le faux. Pour faire taire la polémique, son auteur a d'ailleurs partagé un thread explicatif.
while outlining the lies and absurdity of Russian propaganda. I was also convinced that they were so fake that no one would completely fall for them. I admit that I am a little shocked that some users do.
— RealSubtitles (@R82938886) September 28, 2022
«Je voulais mettre en valeur les mensonges et l'absurdité de la propagande russe», y explique la personne derrière le compte Twitter. «J'étais également convaincu que ces sous-titres sonneraient tellement faux que personne n'y croirait.»
Il n'empêche, ces faux sous-titres inventifs sont spot on et dérivent avec brio l'hypocrisie d'une partie de la classe politique russe, qui préfère envoyer les «gueux» et les indésirables plutôt qu'eux-mêmes en première ligne face aux troupes de Kiev.
Alors, rigolons un peu. C'est de bonne guerre.