L'UE propose des sanctions inédites contre Israël
La Commission européenne a proposé mercredi de taxer certains produits israéliens importés dans l'UE. Les biens les plus pénalisés seraient les importations agro-alimentaires. Les fruits et les produits à base de fruits seraient par exemple soumis à des droits de douane compris entre 8 et 40%. L'Union européenne est le premier partenaire commercial d'Israël.
Bruxelles veut également sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, chargé des Finances. Une dizaine de responsables du Hamas et des colons «extrémistes» en Cisjordanie sont également sur la liste des sanctions proposées.
«Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza», a plaidé devant la presse la cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas. «Un cessez-le-feu immédiat est indispensable», a souligné sur X la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
«Réponse appropriée»
Israël a déjà exhorté Bruxelles à ne pas aller de l'avant avec ses propositions. «Toute sanction recevra une réponse appropriée», a promis mercredi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar. «La pression par des sanctions ne fonctionnera pas», avait-il déjà assuré, dans une lettre à Ursula von der Leyen.
Si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, les mesures commerciales feraient peser sur les exportations israéliennes un surcoût tarifaire.
La Commission européenne défend également le principe de sanctions contre les colons israéliens extrémistes, conformément à une autre proposition qu'elle a faite aux Etats membres il y a des mois.
Plusieurs pays s'opposent
Mais rien ne dit que la Hongrie reviendra sur son veto, même si elle est aujourd'hui le seul Etat membre à s'opposer à ces sanctions, a indiqué un haut responsable de l'UE sous couvert d'anonymat.
Les sanctions commerciales semblent en revanche plus accessibles, car elles ne requièrent que la majorité qualifiée des Etats membres pour être adoptées. Mais là encore, il est peu probable que le rapport de forces au sein des 27 change radicalement.
«Vous connaissez très bien la situation au sein du Conseil» des ministres de l'UE, instance de décision des Etats membres, a ainsi relevé Mme Kallas. Plusieurs pays, dont l'Allemagne ou l'Italie, se sont déjà opposés il y a quelques semaines à des sanctions, pourtant très limitées de l'aveu même de la Commission et rien ne dit que ces Etats membres soient prêts aujourd'hui à donner leur feu vert à des mesures commerciales cette fois bien plus ambitieuses.
«Je pense que les lignes politiques sont très similaires à celles qui ont été jusqu'à présent», a ainsi reconnu la cheffe de la diplomatie européenne. (ats)
