Bombarder l'Ukraine, ce n'est pas un job de bénévole passionné d'armes lourdes. Et, parfois, oeuvrer en qualité de mercenaire dans la milice privée Wagner (proche de Poutine) peut même rapporter gros. Un pilote russe capturé récemment par l'armée de Zelensky a levé le voile sur plusieurs aspects de ses dernières missions. C'est le Service de sécurité ukrainien qui a publié, mardi, un extrait de son interrogatoire en vidéo.
C'est d'ailleurs durant cet interrogatoire que le Service de sécurité a réalisé que le pilote en question volait pour le compte de ce commando privé. Major dans l'armée russe depuis plusieurs années, ce n'est que tout récemment qu'Andrey Fedorchukov aurait rejoint les combattants de Wagner.
Selon ses propres dires, il n'aurait pas volé longtemps. Envoyé en mission le 15 juin, son avion (un SU-25) est abattu le 18 juin par un missile antiaérien ukrainien. C'est en s'éjectant du cockpit que le soldat a été capturé.
Le tout frais prisonnier a déclaré durant l'interrogatoire que sa cible était un QG des forces armées ukrainiennes. Auparavant, il aurait notamment été «chargé de bombarder plusieurs villes du pays». Petite anecdote: pour pallier aux failles immenses des GPS des avions russes, l'homme et ses collègues avaient téléchargé une application un poil plus efficace sur leur smartphone: Pronebo.
Dans cette vidéo, Andrey Fedorchukov révèle également sa fiche de paie.
Sans surprise, c'est un véritable pactole pour un Russe. 200 000 roubles, c'est au moins 50% de plus que si le pilote volait officiellement pour l'armée russe. Un «bon traitement» qui n'est plus vraiment un secret. Depuis que la milice Wagner ne se cache plus pour oeuvrer en Ukraine, des campagnes de recrutement ont été largement diffusées. Et le salaire est toujours mis en avant pour motiver les futurs mercenaires.
Pour entrer dans la société privée? Pas d'examen psychologique, mais deux petites conditions: ne pas avoir été condamné à une peine de prison non-purgée ou avoir de la famille dans un pays de l’Otan.
Si le pilote rêve aujourd'hui de devenir une monnaie d'échange de prisonniers, il comprend que «faire partie de Wagner offre peu de chance à ce niveau-là».
(fv)