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Viols de Mazan: l'ex-mari agresseur demande pardon

Pelicot Mass Rape Trial - Avignon Gisele Pelicot leaves the Avignon courthouse after hearing the defence s final plea at the trial of her former partner Dominique Pelicot accused of drugging her for n ...
Gisèle Pelicot, principale victime.Image: www.imago-images.de

Viols de Mazan: l'ex-mari agresseur demande pardon

Dominique, «chef d'orchestre» des agressions, a présenté ses excuses lundi à Gisèle Pelicot. Le verdict de ce procès hors norme est attendu cette semaine.
16.12.2024, 17:2816.12.2024, 17:28
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Seule une petite quinzaine d'accusés, dont Dominique Pelicot, sur les 51 hommes poursuivis au procès des viols de Mazan, ont saisi l'opportunité lundi de présenter leurs excuses à la victime principale, Gisèle. Le verdict est attendu jeudi.

«Je voudrais commencer par saluer le courage de mon ex-femme», a déclaré en premier le «chef d'orchestre» de cette décennie de viols sur son ex-épouse, jugé pour l'avoir droguée aux anxiolytiques pendant 10 ans pour la violer et la livrer à des dizaines d'hommes qu'il recrutait sur internet.

«Je la prie, et le reste de ma famille, de bien vouloir accepter mes excuses», a poursuivi Dominique Pelicot, 72 ans: «Je regrette ce que j'ai fait, faire souffrir depuis quatre ans (NDLR: date de la révélation des faits, en 2020), je leur demande pardon». En face de lui, seule sur le banc des parties civiles, Gisèle Pelicot est restée stoïque.

«Honte intérieure»

Assis mais s'appuyant sur une canne depuis le box où il comparaît depuis le 2 septembre, il a réaffirmé avoir dit «la vérité totale» lors des 14 semaines de débats, regrettant que parfois son attitude ait «pu être interprétée comme de la désinvolture».

Aujourd'hui, «j'ai plutôt l'intention de me faire oublier», a-t-il dit, évoquant sa «honte intérieure». «J'ai une carapace que je me suis créée, sinon on meurt en prison», a poursuivi celui décrit par plusieurs avocats des coaccusés comme «l'ogre de Mazan», un «loup» qui aurait piégé leurs clients en leur faisant croire au scénario d'un couple libertin où l'épouse ferait semblant de dormir.

«Je peux dire à toute ma famille que je les aime. Voilà, vous avez le reste de ma vie entre vos mains», a-t-il conclu en direction des cinq magistrats professionnels de la cour. Le 25 novembre, l'accusation avait requis contre lui la peine maximale, 20 ans de réclusion criminelle. Contre 49 de ses coaccusés, également poursuivis pour viols aggravés, l'accusation avait requis de 10 à 18 ans de réclusion, quatre ans de prison étant demandés contre le dernier, poursuivi pour «attouchements» sur Gisèle Pelicot.

«Victime de manipulation»

Après Pelicot, les autres accusés ont défilé au micro, dans le box des détenus ou à la barre pour ceux comparaissant libres, pour une dernière prise de parole. La moitié se sont limités à un simple «rien à ajouter».

Une petite quinzaine sur les 50 hommes présents – un est en fuite et jugé in absentia – ont exprimé leurs excuses à la victime, tout en ajoutant parfois ne «pas avoir eu l'intention» de commettre un viol ou avoir été eux-mêmes «victime de manipulation» de la part de Dominique Pelicot.

«Pardon madame» (Didier S., 68 ans), «je voudrais présenter encore mes excuses à madame Pelicot» (Patrick A., 60 ans), «j'aimerais réitérer mes excuses sincères à la victime» (Mahdi D., 36 ans), ont ainsi exprimé certains. «Je regretterai toute ma vie mes actes» (Mathieu D., 62 ans), «on m'accuse d'être pas empathique, d'être un monstre» (Redouan E., 55 ans): d'autres ont tenté d'expliquer leurs actes sur Gisèle Pelicot.

Quelques uns sont allés plus loin en s'adressant directement à Gisèle Pelicot, comme Cédric G., 51 ans: «c'est bien à votre corps que j'ai fait subir ce viol». Ou encore Jérôme V., 46 ans, venu six fois au domicile conjugal des Pelicot, à Mazan (Vaucluse), qui a prévenu que «quelle que soit la peine» qui lui sera infligée, il ne fera pas appel, «par respect pour la victime, pour ne pas qu'elle doive revivre» un nouveau procès. Contre lui, le parquet a requis 16 ans de réclusion criminelle.

Bientôt le dénouement

Quasiment la moitié des accusés n'ont rien ajouté pour leur défense ou ont remercié laconiquement la cour ou leurs avocats. Sur le banc des parties civiles, Gisèle Pelicot était seule lundi. Aucun de ses trois enfants n'avait fait le déplacement pour entendre les derniers mots de leur père. Et comme c'est désormais une habitude, elle a été ovationnée par le public à sa sortie de la salle d'audience.

Avec cette dernière prise de parole des 51 accusés, qui n'aura duré qu'un peu plus d'une heure, trois mois et demi de débats d'un procès hors norme ont donc pris fin lundi matin, en attendant le verdict prévu jeudi matin à 09h30.

Une date «théorique» qui pourrait être repoussée à jeudi après-midi ou vendredi, a ajouté le magistrat. Quant au risque de fuite des 32 accusés comparaissant libres, qui risquent tous des peines de prison ferme, au vu des réquisitions du parquet, il a confirmé que ceux-ci resteraient bien libres «jusqu'au prononcé du délibéré». (ats)

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