«Chaque milliardaire représente un échec de politique publique», avance Oxfam dans un rapport. L'ONG milite pour une division par deux de leur nombre d'ici à 2030 grâce à la taxation, avant d'«abolir» les milliardaires à plus long terme.
Portées par la flambée des cours de bourse, les grandes fortunes se sont envolées au cours des dix dernières années: sur 100 dollars de richesse créée, 54,4 dollars sont allés dans les poches des 1% le plus aisés, tandis que 70 centimes ont profité aux 50% les moins fortunés, constate l'ONG.
Or, «la concentration extrême des richesses mine la croissance économique, corrompt les politiciens et les médias, corrode la démocratie et augmente la polarisation», écrit l'ONG. Les inégalités sont devenues «une menace existentielle pour nos sociétés, paralysant notre capacité à endiguer la pauvreté» et mettent «l'avenir de la planète [...] en péril».
Parmi les mesures proposées dans ce rapport figurent un impôt exceptionnel sur la fortune, une taxe sur les dividendes et une hausse de l'imposition sur les revenus du travail et du capital des 1% les plus riches.
Le capital, une manne financière «beaucoup plus importante que les salaires» pour les grandes fortunes, doit être davantage taxé sur les gains réalisés, notamment grâce à la vente d'actions, mais aussi par la simple détention, souligne l'organisation.
Les «superprofits» des entreprises sont aussi dans le viseur d'Oxfam qui propose de taxer davantage les bénéfices exceptionnels, à l'image des milliards enregistrés par les groupes pétroliers ces derniers mois grâce à la flambée des cours de l'énergie, sur fond de guerre en Ukraine.
Selon l'ONG, ces mesures permettraient de ramener la fortune des milliardaires et leur nombre à ce qu'ils étaient en 2012, avant que les chiffres ne s'emballent. (ats/jch)