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Complément d'enquête et le docu sur les influenceurs font débat

Argent facile, grosses fesses et clashs: ce docu sur les influenceurs choque

Consacré au business des influenceurs, le magazine de France 2 «Complément d'enquête» fait débat sur la Toile ce lundi. Vous avez loupé l'émission qu'il ne fallait pas rater? On l'a regardée pour vous.
12.09.2022, 12:1912.09.2022, 22:45
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C'est l'enquête qui fait le buzz depuis ce matin. Le très attendu reportage de Complément d'enquête: «Arnaque, fric et politique: le vrai business des influenceurs» diffusé dimanche 11 septembre sur France 2 est revenu sur la polémique qui entoure actuellement les stars des réseaux sociaux françaises.

Le magazine d'investigation tenu par Tristan Waleckx s'est particulièrement intéressé au business de Magali Berdah, la papesse de l'influence française qui subit des accusations d'escroquerie de la part de Booba depuis plusieurs mois. D'autres thèmes ont par ailleurs fait parler. En voici six qui ont le plus choqué.

Milla Jasmine qui assume être «millionnaire»

Une maison comparable à «un palais», une collection de voitures dont une Porsche, un lit à baldaquin de rêve et des cheminées électriques décadentes: Complément d'enquête a démarré son reportage sur les influenceurs en se rendant chez Milla Jasmine. L'ancienne strip-teaseuse française au «visage et corps sculptés par un bistouri» a déménagé a Dubaï il y a plusieurs mois.

Milla Jasmine est suivie par plus de 3,2 millions d'abonnés sur Instagram.twitter

Les journalistes de France 2 ont suivi la star de téléréalité à plus de trois millions d'abonnés au cours d'une journée type: entre stories du petit déjeuner et placements de produit, cette dernière a révélé mettre en ligne une cinquantaine de publications sponsorisées par mois, valant chacune entre 500 et 1500 euros. Marie Germain de son vrai nom a alors révélé être «millionnaire»:

«Il y a des mois où l'on peut faire 15 000 euros et il y a d'autres mois où l'on peut faire 60 000 euros. Ce n'est pas tabou pour moi: oui, je suis millionnaire»
Milla Jasmine, star de la téléréalité française.complément d'enquête

Un «cercle vertueux» qui interroge

L'angle économique du sujet a également été abordé. Au cours de l'émission, Complément d'enquête a mis en lumière la stratégie finement pensée sur laquelle se base l'industrie de l'influence française:

«Les émissions de téléréalités font naître de nouvelles stars qui sont ensuite mises en valeur dans les autres programmes du groupe et exploitées dans la filiale Shauna Event pour promouvoir des produits»
complément d'enquête

Au cœur de la méthode: Banijay, une multinationale de divertissement qui possède certaines des émissions les plus suivies de l'Hexagone. Touche pas à mon poste, l'émission de Cyril Hanouna, et Shauna Event, l'agence d'influenceurs appartenant à Magali Berdah, ont été citées au premier plan de ce «cercle vertueux».

Complément d'enquête: business d'influence.
Image: capture d'écran: complément d'enquête/france 2

Magali Berdah qui quitte subitement l'interview

Complément d'enquête est revenue sur la publication de contrefaçons promues par de nombreux influenceurs français travaillant avec Magali Berdah. On apprend qu'un site internet dans lequel sont vendues, par exemple, de prétendues lunettes de soleil Balenciaga 28 fois moins chères que le produit original a bénéficié d'une publicité sponsorisée de Milla Jasmine. Celle-ci a alors accusé sa patronne Magali Berdah de ne pas l'avoir prévenue de ces détails que la loi française interdit.

Face aux allégations des journalistes de France 2 qui ont apporté d'autres exemples illégaux tels que le «dropshipping», la fondatrice de Shauna Events a clamé être une victime. Cela avant d'affirmer avoir été «piégée» par la production de France 2 et interrompre l'interview dans la foulée.

Une affaire d'agression sexuelle qui surprend

Nathania Sion, une influenceuse suivie par un peu plus de 800 000 abonnés, s'est montrée très critique envers Magali Berdah. Face aux questions des journalistes, la femme de 22 ans a reproché à l'agente qui s'est dernièrement affichée aux côtés de Marlène Schiappa – ancienne ministre de l'égalité femmes-hommes – de ne pas l'avoir soutenue lorsqu'elle lui a révélé avoir été agressée sexuellement par un autre candidat de téléréalité.

«Elle va rencontrer Marlène Schiappa pour jouer la grande féministe à deux balles et nous faire des grandes interviews. [...] Elle n'a même pas été capable de défendre les intérêts de ses clients»
Nathania Sion, star de la téléréalité française.complément d'enquête

Des accusations que Magali Berdah a réfutées dans sa globalité, affirmant – avec preuves à l'appui – avoir proposé son aide à la jeune femme dès les premières inquiétudes de celle-ci.

Une opération chirurgicale des fesses qui tourne mal

Complément d'enquête a relayé le témoignage d'une autre star de la téléréalité française. Cette fois-ci, à propos de la chirurgie esthétique, autre thème phare souvent incriminé par les détracteurs de l'industrie de l'influence.

Luna Skye est revenue sur une intervention réalisée sur ses fesses. Le but principal évoqué: ressembler à Kim Kardashian. Un acte qu'elle a avoué regretter en raison des nombreuses septicémies survenues par la suite et qui auraient pu lui coûter la vie:

«Toutes les influenceuses s'inspirent de [Kim Kardashian] et du coup, cela devient un peu le critère de beauté principal. On a alors l'impression que si on rentre pas dedans, on n'est pas jolies»
Luna Skye, star de la téléréalité française.complément d'enquête
Luna Skye, quelques minutes après avoir subi une chirurgie esthétiques des fesses.
Luna Skye, quelques minutes après avoir subi une chirurgie esthétiques des fesses.capture d'écran complément d'enquête

Un entretien houleux qui a suscité de nombreuses réactions

Le reportage s'est terminé par un entretien exclusif entre Magali Berdah, personnalité principalement pointée du doigt dans Complément d'enquête et Tristan Waleckx, le présentateur de l'émission.

Tous deux sont revenus sur l'ensemble des faits abordés au cours de l'enquête. Magali Berdah a tenté comme elle pouvait de se défendre face aux interrogations insistantes du journaliste.

Si l'on s'en tient à Twitter où le hashtag #ComplementDenquete figurait parmi les sujets les plus débattus sur la plateforme le lendemain de la diffusion, c'est un moment en particulier qui a spécialement retenu l'attention des spectateurs: celui où l'agente des influenceurs expliquait ne pas toujours porter une montre dont elle a fait la promotion sur les réseaux sociaux à cause d'une «tendinite au bras».

Si l'émission qui a exceptionnellement été programmée un dimanche afin de «se protéger d’une contre-offensive juridique et médiatique», annonçait en amont de la diffusion Le Parisien, a largement plu, de nombreux internautes ont regretté que le reportage de France 2 ne soit pas allé plus loin, critiquant une «enquête en surface». Des soupçons de censure ont par ailleurs été évoqués parmi les messages les plus retweetés. L'épisode de Complément d'enquête a duré un peu moins d'une heure et demie alors qu'il devait initialement être diffusé pendant deux heures et quarante minutes.

D'après Ozap – site français relayant les audiences des émissions françaises – le magazine de France 2 a été suivi par 975 000 téléspectateurs. Un score en dessous du premier épisode de la saison diffusé le 1er septembre. Lequel avait rassemblé 1,27 million de personnes devant leur écran.

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Video: watson
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