Beaucoup se font des reproches après la séparation: «J'aurais dû faire plus pour la relation, j'aurais dû faire quelque chose de différent ici ou là». Les pensées tournent, on se met en place. Susanne Strässle, coach en séparation, conseille de se concentrer de manière ciblée sur soi-même et non sur l'autre et la relation. La façon de digérer la séparation dépend de la réussite de ce changement de perspective.
Une séparation est souvent vécue comme une blessure et un rejet - au moins par l'une des personnes concernées. Mais elle est aussi toujours un nouveau départ. Il est utile de se tourner vers l'avenir. Selon Strässle, il faut d'une part développer une vision de l'endroit où l'on veut aller, mais tout autant de trouver une prochaine étape réalisable et de sortir ainsi de la passivité.
En particulier pour le partenaire abandonné: plus tôt on admet qu'une relation est terminée, mieux c'est. «On ne peut pas convaincre quelqu'un qu'il vous aime», dit Strässle. Une fois que l'on est entré dans cette réalité, on est prêt à prendre un nouveau départ.
Une fois la séparation acceptée, beaucoup souhaitent tourner la page le plus rapidement possible et passer à autre chose. La plupart du temps, ce n'est pas réaliste, dit Strässle. «Il vaut la peine de se donner du temps pour faire son deuil et pour s'interroger sur soi-même et sur ses schémas relationnels.» Cela fonctionne mieux si l'on ne se jette pas immédiatement dans une nouvelle relation.
Surmonter une rupture peut rendre moins vulnérable. On acquiert la certitude de pouvoir faire face à une crise existentielle et on est conforté dans l'idée de ne pas dépendre de quelqu'un d'autre. De ce point de vue, la fin d'une relation peut être un atout pour le développement de la personnalité. Strässle dit qu'elle a des clientes qui, à un moment donné, ont constaté que «la séparation était la meilleure chose qui pouvait m'arriver».
«Si ce n'était pas si terrible, ce serait la meilleure période de ma vie.» C'est ainsi que l'une des clientes de Strässle a décrit la période suivant la séparation. Cette ambivalence est normale. Lors d'une séparation, on perd la sécurité et la sûreté, mais on gagne en autonomie.
Une séparation fait parfois ressurgir des problèmes qui étaient restés longtemps en sommeil. Strässle parle de «l'effet cocotte-minute», c'est une surcharge de travail et cela a un effet paralysant. Elle recommande de ne pas se focaliser uniquement sur les déficits et les «chantiers», mais de se construire progressivement à partir de ce qui fonctionne.
L'abandon fait mal, mais le temps qui suit peut être précieux. Pour cela, il est important, selon Strässle, de sortir du rôle de victime et de reprendre la responsabilité de sa vie - avec ou sans coach.
Tout comme les relations, les processus de deuil sont individuels. Certains durent plus longtemps, d'autres moins. Une longue relation ne doit pas nécessairement être suivie d'un processus de souffrance de plusieurs années, dit Strässle. Il s'agit de «revenir à l'autodétermination».
Les hommes et les femmes ont tendance à gérer différemment les séparations, explique Strässle, dont les conseils s'adressent explicitement aux femmes. «Les femmes sont très réfléchies, souvent elles s'autodétruisent aussi.» C'est justement celles qui sont peu clémentes envers elles-mêmes qui profitent d'un regard extérieur.