Les amateurs de rififis royaux sont en éveil. Les commentateurs royaux trépignent, telle la concierge reniflant un potin de voisinage croustillant. La presse people s'enflamme. Cette fois, c'est certain: rien ne va plus sur la paisible colline de Montecito, dans le manoir à 14 millions de dollars. Harry et Meghan seraient au bord du divorce. C'est du moins ce que clament bruyamment les tabloïds depuis quelques jours, preuves à l'appui.
C'est vrai qu'il semble loin, le temps béni où le prince Harry et sa duchesse paradaient en calèche dorée, sous le soleil et les acclamations du petit peuple britannique en délire, pour se dire «oui!» pour la vie.
A l'époque déjà, le doute plane. Selon des initiés, membres du personnel du Palais et un adage bien connu, leur amour «ne dépassera pas trois ans». Manque de bol pour les oiseaux de mauvaise augure: les Sussex sont toujours là et viennent de fêter leur cinquième anniversaire de mariage.
Il en faut plus pour décourager les adeptes de «Schadenfreude». Après tout, tous les ingrédients pour que prenne la sauce divorce sont réunis.
D'abord, Harry et Meghan n'ont même pas évoqué publiquement leur anniversaire, soupire l'animateur Dan Wooton sur GB News. Rien. Pas même pour une malheureuse publication sur les réseaux sociaux, afin de nous assurer de leur bonheur conjugal éternel. «Elle se sépare absolument de lui», abonde rageusement la commentatrice royale Angela Levin, lors de la même émission.
Ajoutez-y un titre du Daily Mail se demandant où diable se cache «l'alliance de Meghan?». Ainsi qu'un accident pas si «catastrophique» à New York, et la tronche que tirait Harry lors de ce même gala, après la remise d'un prix à sa femme.
Saupoudrez dessus un article du Sun, selon lequel le prince Harry louerait une chambre dans un club exclusif et ultra-privé de West Hollywood, «son lieu d'évasion» selon des sources, pour s'éloigner de sa femme et de ses enfants.
Sans oublier l'expertise conjugale de Paul Burrell, ancien majordome de la princesse Diana, sur la télévision britannique. Lequel ne donne pas long au prince Harry, avant qu'il ne revienne vers son père le roi au Royaume-Uni, la queue entre les jambes.
«La séparation de sa famille en ce moment est un peu prématurée», tient à préciser le conseiller matrimonial en herbe. «S'il quittait cette relation maintenant, il perdrait ses enfants parce qu'elle les garderait en Amérique et il ne les verrait pas. Pour cette raison, je pense que Harry essaiera de suivre le programme aussi longtemps qu'il le pourra.»
Et comme un divorce annoncé ne manque jamais de piment, n'oubliez pas de rajouter les révélations d'une mondaine souvent bien renseignée, Lady Colin Campbell, 73 ans, qui affirme, de «source sûre», que le couple connait des «problèmes» et que Harry «a contacté des avocats», il y a des mois déjà.
Cerise sur le gâteau de la discorde médiatique: le fameux «kiss cam» raté lors de la dernière apparition des Sussex, à l'occasion d'un match de basket à Los Angeles, en avril dernier. Mélangez le tout et vous obtenez la base parfaite d'un futur divorce qui s'annonce déjà savoureux.
Il ne vous manquait donc plus que l'avis de l'experte royale autoproclamée de watson, pas vrai?
Depuis quelques mois, le couple donne effectivement l'impression de partir dans des directions opposées. Pendant que Harry renâcle le passé avec acharnement, Meghan est tournée toute droite vers l'avenir. Obsédé par sa mission d'honorer la mémoire de sa mère, Lady Diana, le duc mène actuellement quatre batailles juridiques à la fois. Deux à l'encontre de puissants groupes de journaux britanniques, pour collecte illégale d'informations et piratage téléphonique. Deux autres, qui l'opposent au ministère britannique de l'Intérieur, concernent la levée de sa sécurité quand il se trouvait encore au Royaume-Uni.
Pendant ce temps, sa femme s'attèle à la construction de son «entreprise mondiale», qui comprend un potentiel contrat avec Dior, la refonte de son blog lifestyle et une signature avec une influente agence mondiale de talents.
Deux agendas chargés et des priorités extérieures divergentes, certes, mais rien qui ne laisse augurer de pire que les occupations d'un couple de people (presque) normal. Au fond, malgré les miettes de pain que nous lancent - ou pas -, les Sussex, nous ignorons tout de ce qui se trame dans les six chambres à coucher du manoir de Montecito. A défaut d'informations plus tangibles, voilà la conclusion la plus sage à tirer de ce brouhaha.