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Cyril Hanouna

Dans «Complètement d'enquête», Booba dégueule sur Hanouna

Dans «Complètement d'enquête», Booba dégueule sur Hanouna
C'est sur sa terrasse de Miami que Booba s'est offert aux caméras et aux questions de Complément d'enquête à propos de Cyril Hanouna.images: getty et capture d'écran de touche pas à mon poste, montage: watson

«Un lâche qui inviterait Hitler»: Booba dégueule sur Hanouna

Privée d'Hanouna, qui a refusé tout entretien, l'équipe de Complément d'enquête s'est envolée pour Miami pour tendre le crachoir à un rappeur, qui n'est plus vraiment copain avec celui qu’il considère désormais comme un «fléau», «mi-mafieux, mi-racaille».
01.12.2023, 16:5601.12.2023, 18:25
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Booba en est certain: Cyril Hanouna «inviterait Hitler et Mussolini» sur son plateau s'ils étaient toujours de ce monde. Même s'il n'a toujours pas réussi à y traîner Macron. En revanche, il eût convié le rappeur, son ex-meilleur ami. Jadis. Quand les brouilles n'avaient pas encore détrôné les papouilles. Autre époque.

Hanouna, aujourd'hui, «a changé». «C'est un fléau» qui «donne la parole à des gens qui ne devraient pas être entendus».

Récemment mis en examen à Paris pour cyberharcèlement par l'incubateuse d'influenceurs Magali Berdah, c'est sur sa terrasse de Miami que le rappeur baraqué s'est offert aux caméras et aux questions de Complément d'enquête.

Dans la foulée du portrait de l'animateur de TPMP, jeudi, l'émission d'investigation de France 2 a diffusé un long entretien sur pilotis avec le plus fervent ennemi du «parrain» de l'audimat. Les vannes sont ouvertes et le mood est simple: Booba, que pouvez-vous nous dire sur celui que vous aimiez, mais que, désormais, vous détestez?

«Hanouna, c'est devenu un lâche mégalomane à qui on a donné trop de pouvoir. (...) Il pète plus haut que son cul, tout simplement»
Booba

Ceux qui ne passent pas leur vie sur les réseaux sociaux auront sans doute découvert, jeudi soir, un Booba qui ne mâche pas ses mots. Or, ça fait de longs mois qu'Elie Yaffa, de son vrai nom, nourrit son compte X de charges diverses contre le tôlier de Touche pas à mon poste.

On parle de captures d'écran d'échanges SMS, d'extraits audio ou encore d'archives télévisuelles où l'on (re)découvre l'homme de télé passablement peu vêtu ou soufflant dans l'anus d'un chien. Lorsqu'il n'était qu'un amuseur en téléchargement, cherchant, comme beaucoup, à se frayer un chemin vers la gloire. Le rappeur promet pourtant que jamais ce n'était dans le but de l'humilier, «il le fait très bien lui-même», mais pour «rappeler aux gens qui il était et montrer qu'il est capable de revêtir différents costumes».

Alors que les équipes de Complément d'enquête ont longtemps cherché à avoir Cyril Hanouna sur leur emblématique assise rouge, c'est Booba qui parlera de Baba, ce «semi-mafieux, semi-racaille» qu'il ne craint pas autant que «son groupe... son organisation qui est capable de coups fourrés».

«Quand un clown se met à proférer des menaces comme un voyou, il y a un problème»
Booba

Hanouna, un messie qui ne prend pas ses responsabilités, trop de pouvoir, trop de groupies. Fort d'un public de plus de six millions d'abonnés sur le réseau d'Elon Musk, Booba, lui, n'aime pas trop (non plus) les responsabilités. Dans la guerre qui l'oppose à Magali Berdah et aux «influvoleurs», tel un lanceur d'alertes, il concède être «taquin» et sortir «un peu des lignes». Si Le Duc avoue néanmoins être «allé trop loin» (dans les frondes publiques contre l'entrepreneuse), il «ne regrette rien».

Manifestement peu conscient de sa «puissance sur les réseaux», comme le rappelle le présentateur de Complément d'enquête, mais aussi de l'influence qu'un rappeur de son rang peut avoir sur son public, Booba rejette l'idée qu'il «favorise un effet de meute». Et refuse d'utiliser son compte pour calmer les salves indirectes que ses cibles favorites se ramassent dans le pif.

«Ma page, c'est la page Booba. Je poste ce que j'ai à poster. Ce qui se passe derrière, ça ne me regarde pas. Ce n'est pas mon rôle. Je pourrais aussi dire aux gens du PSG de dire allez l’OM. Ce n'est pas mon rôle»

Politisé, Booba? Non, «tout ça» ne l'intéresse pas. Pour lui, la civilisation s'écroule, le monde coule et «l’empire occidental est désarmé militairement» (allez savoir ce qu'il veut dire). Pour lui, quand Hanouna reçoit «n'importe qui», des gens «qui ne devraient pas être entendus», comme «Zemmour, que je considère comme un facho», l'animateur «ne propose aucune solution», «ne dénonce pas vraiment».

Jeudi soir, nous avons finalement eu affaire à une personnalité influente, sollicitée par une émission du service public, pour analyser l'influence d'une autre personnalité, qu'elle déteste. Une configuration qui peut interroger.

En communication, quand l'émetteur et le moment ne sont pas parfaitement choisis, le message, aussi pertinent qu'il peut parfois se montrer, se brouille instantanément. Pourquoi Booba? Est-il le mieux placé pour décrypter «le système Hanouna» ou la place offerte à l'extrême droite dans les médias? Qu'importe, le format colle au standard de l'époque. Tapage facile, petites phrases, pas mal d'inconsistance, règlements de compte et audiences écartelées, personne ne semble particulièrement motivé à assumer l'itinéraire de sa parole ou choyer le pouvoir qu'il a entre les algorithmes.

Et la télévision, traditionnelle, celle qu'on prétend «de papa», a définitivement planté ses micros dans le grand fatras des réseaux sociaux. Pour le meilleur ou pour le pire, mais assurément pour l'audimat: l'émission de jeudi soir a rassemblé 3,03 millions de téléspectateurs.

Un record et une mission accomplie.

Cyril Hanouna s'est fait piéger
Video: twitter
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