Une équipe de scientifiques de l’université de Naples Federico II, dirigée par l’anthropologue médico-légal Pier Paolo Petrone et le géologue Guido Giordano, a élucidé le mystère du cerveau vitrifié d’un homme mort lors de l’éruption de l’an 79 apr. J.-C. Leurs conclusions viennent d’être publiées dans la revue Scientific Reports.
La découverte de cet étonnant cerveau remonte à 2020, lorsque les chercheurs avaient trouvé des fragments de verre à l’intérieur du crâne d’une victime. A l’époque, Pier Paolo Petrone avait déclaré:
Le plus fascinant? Les structures neuronales du cerveau vitrifié étaient encore remarquablement bien conservées.
Depuis cette première découverte, les chercheurs n’ont cessé d’étudier ce cerveau de verre. Ils ont récemment dévoilé de nouveaux détails sur la victime: il s’agissait d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, probablement gardien au Collegium Augustalium, un temple dédié au culte de l’empereur Auguste, situé au cœur d’Herculanum.
Son corps a été retrouvé sur ce qui restait d’un lit. Contrairement à d’autres habitants qui ont tenté de fuir l’éruption, ce jeune gardien est resté sur place. Peut-être par fidélité au temple, ou parce qu’il pensait y être en sécurité.
Les scientifiques sont formels: le gardien n’avait aucune chance de s’en sortir. Avant même que la lave ne recouvre la ville, un nuage de cendres brûlantes a balayé Herculanum.
Ce souffle infernal, dépassant les 510°C, a détruit toute vie en un instant. Mais c’est paradoxalement cette chaleur extrême suivie d’un refroidissement brutal qui a permis la vitrification du cerveau. Si la température avait baissé plus lentement, les tissus auraient été entièrement détruits.
Un peu plus tard, un flux pyroclastique a enseveli la ville sous plusieurs mètres de cendres et de débris, conservant ainsi le cerveau vitrifié jusqu’à nos jours. Selon les chercheurs, ce gardien du Collegium Augustalium reste à ce jour le seul cas au monde où une vitrification organique a pu être scientifiquement prouvée.